Le temps passe, bientôt la mort et le jugement :

Des appels qu’il faut écouter

 

Maurice Capelle

 

Table des matières :

1 - Les Larmes

2 - Les Souvenirs

3 - La Séparation

4 - Les Regrets

5 - Les Tombeaux et le Tombeau

6 - Le Cimetière

7 - Le Temps

8 - Le Soir

9 - Un jour

10 - Le Chemin

11 - La sixième Heure

12 - PLUS DE DÉLAI

 

1 - Les Larmes

Maurice Capelle

D5

 

Ô vous qui passez par les chemins de cette vie, j’aimerais vous parler un instant des larmes. Dans ce triste monde, vous le savez, on pleure très souvent. Les occasions pour verser des larmes nous sont abondamment fournies. Ah ! que de fois, nous avons arrosé de celles-ci nos sentiers. Que de déchirements sur cette route de l’existence ! C’est le départ non désiré des nôtres, c’est la séparation d’avec une mère bien-aimée ou quelqu’autre membre de nos familles. Nous avions vécu avec eux des jours heureux et pleins de charme. Mais soudain notre horizon s’est assombri, et ceux qui nous étaient chers nous ont dit : « Adieu ». Alors, nous avons pleuré. Peut-être, avons-nous dû nous séparer d’une épouse bien-aimée, de celle que Dieu appelle dans sa divine Parole : « l’épouse de la jeunesse » (És. 54:6), ou « la femme de ton cœur » (Deut. 13:6). Oui, que de larmes ont été versées sur une route désormais solitaire ! Je vois, multipliées comme le sable qui est au rivage des mers, des veuves, c’est-à-dire des épouses désemparées. Ah ! l’on pleure sans cesse dans ce vaste univers. On pleure la conduite d’un fils sur qui l’on fondait les plus vastes espoirs. On sanglote en pensant à une fille chérie. Elle partit un jour loin de la maison dans une direction inconnue. Depuis elle n’a jamais donné le moindre signe de vie et la place demeure toujours vide au foyer. Que d’époux infidèles, que d’épouses ont déserté la maison ! Le pauvre malade aussi, seul sur sa couche pleure sa misère. Chaque jour, il est le témoin impuissant des progrès de sa maladie. Il pleure sa santé ruinée, sa jeunesse perdue, sa fraîcheur disparue. Au bagne aussi l’on pleure, là-bas, bien loin, dans une terre d’exil, sur un sol inhospitalier, sous un climat meurtrier. On est oublié de l’humanité, mais on n’oublie pas les siens et ceux qui ont visité ces lieux, nous disent que ceux qui paraissaient les plus endurcis, y pleurent abondamment.

Ainsi, l’on pleure partout. Les larmes sont vieilles comme le péché et sans celui-ci jamais aucune créature n’en aurait arrosé la terre. Les pleurs sont la conséquence du péché. Ils ont pour origine l’entrée du mal dans le monde. Le péché entrant dans le monde, les larmes sont apparues aussi. Il y a d’autres larmes et j’aimerais vous en entretenir un instant. D’abord, celles de la repentance. Toutes celles que j’ai énumérées précédemment, mort, séparation, exil, étaient dues aux redoutables conséquences du péché. Les larmes de la repentance sont versées sur le péché lui-même. Comprenez-vous cette différence ? Oh ! chère âme qui passez sur le chemin des jours, quand on a fait de la peine à quelqu’un qui vous aime, qui est bon, qui nous a fourni des preuves multiples de son amour, quand, dis-je, on l’a offensé, quand on l’a méprisé, blessé dans son cœur devant tous, alors, oh ! alors, on pleure. Dans l’évangile selon Luc (ch. 7), une scène touchante nous est rapportée. Jésus était sur la terre. Il était entré dans la maison d’un nommé Simon, qui était pharisien ; et voici qu’une pauvre femme de la ville, une pécheresse de profession, entre et se tient aux pieds de Jésus. Il nous est dit qu’étouffée par les sanglots, elle arrosait les pieds du Sauveur de ses larmes. Son cœur parlait au Seigneur Jésus de ses nombreux péchés. Ah ! combien ces larmes sont bénies. Ce sont les larmes d’un vrai repentir, d’un repentir sincère. Ce sont les larmes d’un pauvre pécheur qui se repent d’avoir offensé le Sauveur plein de grâce. Ces larmes-là n’engendrent jamais le regret ou le remords. Avez-vous, vous qui lisez cette petite feuille, avez-vous jamais versé aux pieds de Jésus, des larmes pour vos péchés, pour vos fautes cachées ou connues ? Si tel n’était pas votre cas, si jamais encore vous n’avez versé une seule larme aux pieds du Sauveur tendre et débonnaire, arrêtez-vous, je vous en supplie, un instant et réglez avec le Seigneur Jésus la question si importante de vos péchés. Que vous dira-t-il ? Il vous dira qu’Il les a portés en Son corps sur le bois, qu’Il les a expiés, que ces péchés sont pardonnés et que la question n’en sera jamais plus soulevée. Le Seigneur Jésus vous communiquera les pensées de Son cœur et Il séchera ces larmes brûlantes d’un vrai repentir. Comme à la femme pécheresse qui était entrée dans la maison de Simon le Pharisien, Jésus vous dira : « Ta foi t’a sauvée, va t’en en paix » (Luc 7:50). Et encore « Tes péchés sont pardonnés » (Luc 7:48).

Et maintenant parlons, si vous le voulez bien, d’autres larmes. Savez-vous que Jésus, le Fils de Dieu, a pleuré ? Dans ce même évangile selon Saint Luc, au chapitre 19, il est dit que Jésus s’approchant de Jérusalem, voyant la ville, pleura sur elle. Le Sauveur a pleuré sur le sort affreux d’un monde coupable. Il a donc pleuré sur vous aussi. Si Jésus a pleuré sur Jérusalem, c’est à cause du jugement qui allait fondre sur la ville qui, si souvent avait entendu les appels du Sauveur, sans jamais y répondre. Le Seigneur Jésus a aussi pleuré au tombeau de Lazare. Il se trouvait alors, Lui, le Seigneur de gloire, en présence de la mort. La mort est la condition dans laquelle se trouve tout homme. L’apôtre Saint Paul écrivant aux chrétiens de l’Église qui était à Éphèse, leur rappelle qu’autrefois ils étaient : « morts » dans leurs fautes et dans leurs péchés (Éph. 2:1). Rarement, il nous est rapporté que Jésus a crié. Mais dans cet évangile selon Saint Jean, Jésus cria à haute voix : « Lazare, sors dehors » (Jean 11:43). Le mort sortit et Jésus dit : « déliez-le et laissez-le aller » (Jean 11:44). Ce récit nous montre que l’homme est loin de Dieu. Mais si vous répondez aux appels du Seigneur Jésus vous aurez la vie éternelle. Encore, le Sauveur adorable a pleuré dans le jardin de Gethsémané (Luc 23:39-46). Il s’en alla avec Ses disciples au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin. Il y entra avec Ses disciples. S’éloignant de Ses disciples environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux Il priait. Un instant plus tard Sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre. Il était dans l’angoisse du combat. Qui est-Il Celui qui offre ainsi avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait Le sauver de la mort ? (Héb. 5:7). C’est Jésus, le Saint et le Juste, c’est le Prince de la Vie. La croix et ses horreurs sont devant Lui. Il va entrer en contact avec le péché. Cela vous laisserait-il insensible ? Quand nous voyons quelqu’un pleurer sur nous, nous sommes émus. Jésus a pleuré sur vous, pour vous, à cause de vous, et cela ne ferait pas vibrer une corde sensible dans votre cœur ? Se peut-il que vous soyez indifférent aux larmes du Fils de Dieu ? N’est-ce rien pour vous qu’un tel amour et une telle douleur ?

Il me reste maintenant à vous dire qu’il y a deux lieux invisibles vers lesquels s’acheminent sûrement tous les humains. Il y a deux maîtres, il y a deux chemins, il y a deux avenirs. D’une part, il y a un avenir de bonheur. D’autre part, il y a un avenir de malheur. Le bonheur c’est le ciel, avec Jésus. Dans ce lieu de pure félicité, on ne pleure plus ; n’est-il pas écrit : « Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine » (Apoc. 21:4). Cette part est la part du bienheureux racheté, de ceux qui ont mis leur confiance dans le Seigneur Jésus et dans Son œuvre expiatoire accomplie sur la croix du Calvaire. Il jouira éternellement des splendeurs de la maison du Père. Ah ! lecteurs, connaîtrez-vous les charmes et les joies de ce lieu béni ? Le travail ne sera plus. La soif et la faim seront inconnues. La maladie, les infirmités, la mort auront disparu. Qui ne voudrait passer l’éternité dans une telle félicité, contemplant avec une admiration toujours renouvelée les beautés et les grâces de Celui qui fut ici-bas un Homme de douleur, mais qui est maintenant le Fils de l’Homme dans la gloire ?

Je dois à la vérité de vous entretenir un instant, avant de quitter cet important sujet des larmes, du second lieu vers lequel se dirigent les humains. Les Saintes Écritures sont très sobres de détails au sujet de l’enfer ; toutefois parlant de ce lieu il nous est dit qu’il fut préparé pour le diable et ses anges (Matt. 25:41). Il est dit aussi : « Là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matt. 13:42, 50 ; 25:30). Sur cette terre, nous l’avons considéré un instant ensemble, on se lamente sur les sinistres conséquences du péché. Le deuil, la maladie, la méchanceté font monter aux yeux les larmes ? Mais en enfer, chère âme, je suis étreint en vous le disant, en enfer on pleure sur les conséquences éternelles du REFUS de la grâce de Dieu offerte maintenant à tout pécheur qui se repent. Pourquoi ne choisiriez-vous pas en venant au Seigneur Jésus la bonne part ? Vous aurez le salut, la paix et le pardon. Dieu offre ces choses gratuitement à l’âme humiliée et contrite. En venant à Jésus vous aurez « une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce » (2 Thes. 2:16). La consolation éternelle, c’est l’assurance que vous n’irez jamais en enfer. La bonne espérance par grâce, c’est la certitude de passer l’infini de l’éternité avec le Seigneur Jésus Christ. Faites donc votre choix. Pourquoi mourriez-vous ? Pourquoi aujourd’hui même ne vous mettriez-vous pas en règle avec Dieu ? Pleurez maintenant sur votre misère. Il est dit : « Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (Matt. 5:4). Jésus a dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11:28). Que Dieu fasse que cela soit votre heureux partage.

 

Arrête, ô pécheur, arrête.

Il est sombre, le chemin

Où tu vas, baissant la tête,

N’osant penser à ta fin.

Reviens au Dieu qui pardonne,

Tu trouveras le bonheur.

Dieu ne repousse personne.

N’est-il pas le Dieu Sauveur ?

 

Aujourd’hui, Jésus t’appelle.

Sa grâce est un libre don ;

Pourquoi serais-tu rebelle

En refusant le pardon

Reviens au Dieu qui pardonne,

Tu trouveras le bonheur.

Dieu ne repousse personne !

N’est-il pas le Dieu Sauveur ?

 

Deux scènes de larmes :

« là seront les PLEURS et les grincements de dents » Évangile selon Matthieu, chap. 22, v. 13. — « Dieu essuiera toute LARME de leurs yeux » Apocalypse chap. 21, verset 4.

LECTEUR, OÙ SEREZ-VOUS ?

 

 

2 - Les Souvenirs

Maurice Capelle

D6

 

Que de souvenirs se sont accumulés dans l’histoire d’une vie ! Si nous pouvions relier entre eux tous les souvenirs, remonter leurs cours comme on remonte le cours d’un fleuve, nous arriverions loin, bien loin, aux premiers souvenirs. Là-bas, au village, il y a les souvenirs d’enfance. On pense aux vieillards qui terminaient leur course sur la terre, quand nous, nous commencions la nôtre. Nos prédécesseurs sont partis et tout est maintenant changé. Mais nous nous remémorons leur voix. Bien plus, nous les voyons. Mais eux-mêmes, ne sont plus. Partout où nos pieds nous ont portés, nous avons récolté une ample moisson de souvenirs. Ceux que nous chérissons le plus dans les replis cachés de notre cœur, ce sont ceux qui concernent les êtres que nous avons aimés. Ils nous ont laissés sur la route. Eux, fatigués, lassés par les années de labeur ou par la maladie, se sont couchés… et nous, tristes et rêveurs, nous nous sommes avancés sur le chemin des jours, chérissant et vivant ces souvenirs des années écoulées avec ceux qui nous aimaient et que nous aimions. Plus près de nous, la dernière guerre a laissé des multitudes de souvenirs. Chacun de nous a son histoire et chacun peut dire : « Au bord de ma route… un jour… j’ai vu… »

Maintenant, j’aimerais vous parler d’un drame que, hélas, trop souvent les hommes oublient… d’un drame et de son acteur. Écoutez ces paroles touchantes : « Je suis oublié de leurs cœurs comme un mort, j’ai été comme un vase de rebut » (Ps. 31:12). C’est le patriarche David qui dit cela de quelqu’un. Salomon, son fils, nous parle d’un homme pauvre et sage et il ajoute, parlant de cet homme : « Mais personne ne se souvint de cet homme pauvre » (Eccl. 9:15). C. Savez-vous de qui je veux vous parler ? C’est de Jésus, et les paroles qui précèdent sont une complainte sortie de Sa bouche à votre adresse et à l’adresse de tous les humains. « Je suis oublié de leurs cœurs… » Une chose oubliée est comme si elle n’avait jamais existé. En serait-il ainsi du Fils de Dieu pour vous ? Il a fait de grandes choses. Il est le Créateur des mondes. Le brin d’herbe et la fleur se disputent l’insigne honneur de rendre témoignage à Sa sagesse et à Sa majesté infinies. Tout proclame Sa grandeur dans ce vaste univers, les mondes qui roulent au-dessus de nos têtes, les océans, le grain de sable au rivage des mers, les rochers imposants, tout proclame Sa puissance éternelle et Sa divinité. Mais Dieu a trouvé le moyen pour sauver sa créature tombée dans le péché, de venir dans un monde révolté. Vous savez le sort affreux que les hommes lui ont réservé : La croix et ses horreurs. Et sur le gibet Jésus a connu la colère de Dieu contre le péché. Ah ! quel souvenir que celui-là. Ah ! prêtez l’oreille à la prière de l’Écriture : « Souviens-toi de ton créateur dans les jours de ta jeunesse » (Eccl. 12:1). Souvenez-vous de Jésus Christ tandis qu’on le trouve comme Sauveur. Car, il y a dans votre cœur comme dans le mien des souvenirs bien douloureux. Ce sont ceux du péché. Que de fautes dans une vie ; nous essayons bien d’oublier, mais il y a avec chacun une vision claire du passé. Ce passé, vous le connaissez. Votre mémoire fidèle vous le remémore. Et si vous le connaissez ce passé, passé de folies et de péchés, Dieu le connaît aussi.

Comment être délivré de tous ces pénibles souvenirs ? D’abord, il faut confesser ces choses à Dieu, il faut accepter Jésus comme votre Sauveur. Dans l’évangile selon Luc et au chapitre 16 (v. 25), nous trouvons un homme auquel ces paroles redoutables sont adressées : « Souviens-toi… » Ah ! plus tard, trop tard, on se souviendra des occasions manquées, des avertissements foulés aux pieds, des invitations méprisées. Cher lecteur, sais-tu que ces solennelles paroles feront un jour, du passé, un éternel présent ? Maintenant, chacun cherche à oublier son péché. Mais l’heure va sonner où chacun sera obligé et contraint de se souvenir. Caïn, se souviendra de son frère, et de tout ce que celui-ci lui enseignait, par sa vie avec Dieu. Et vous, qui lisez ces lignes, vous avez eu peut-être une mère pieuse, qui, sur ses genoux autrefois, vous enseignait les Saintes Lettres qui peuvent rendre sage à salut. Vous vous souviendrez plus tard de cela. Peut-être qu’aussi vous avez lu une fois une page de l’Évangile, cette bonne nouvelle que Dieu fait annoncer dans ce monde perdu. Peut-être, encore, vous avez assisté à une réunion où l’Évangile a été prêché. Les impressions que vous avez alors reçues ont complètement disparu de votre mémoire et de votre cœur, mais le souvenir de la voix de Dieu s’adressant à votre cœur et à votre conscience vous restera éternellement. Ne croyez-vous pas que Judas le traître se souviendra du sermon sur la montagne, des paroles prononcées par le Seigneur Jésus ? Oui, Judas se souviendra de cela et de la douceur et de l’humilité de l’Homme du puits de Sichar — de Celui qui passait la nuit sur la montagne des Oliviers — Judas se souviendra du visage défait du Seigneur Jésus. Je dirai même que cette vision ne le quittera jamais. Judas se souviendra qu’au moment où il livrait le Seigneur Jésus, Jésus lui dit : « Judas, tu livres le Fils de l’Homme par un baiser ? » (Luc 22:48). Il se souviendra du souper d’adieu, quand le Fils de Dieu disait : « C’est celui à qui, moi, je donnerai le morceau après l’avoir trempé » (Jean 13:26) ; en réponse à la demande du disciple : « Seigneur, lequel est-ce ? » (Jean 13:25). Judas se souviendra que c’est à lui que le maître, pour l’honorer, avait confié la bourse. Ah ! que de souvenirs pour cet homme, que de tristes et lugubres souvenirs.

Cher lecteur, tu te rends vers le pays du souvenir. Au ciel aussi l’on se souviendra de l’amour de Christ et de son ineffable grâce. On reverra l’histoire des jours coupables pendant lesquels Il nous aura supportés, avertis, invités, appelés, mais nous nous bouchions les oreilles et nous ne voulions pas écouter Sa voix. Pourtant un jour, jour entre tous mémorable, pour la première fois nous l’avons prié, nous avons confessé nos folies, nous nous sommes condamnés et nous l’avons reçu pour notre Sauveur. Quels transports dans le ciel, quels torrents de louanges quand nous exalterons la grâce patiente et vigilante qui nous aura cherchés, trouvés et sauvés. Je m’en vais vous indiquer un cantique du ciel. Je n’en connais pas encore la mélodie, mais par cœur j’en connais déjà les paroles : « À Celui qui nous aime, et qui nous a lavé de nos péchés dans Son sang ; — et Il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour Son Dieu et Père ; — À Lui la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen » (Apocalypse chapitre 1, versets 5 et 6). Par la grâce de Dieu, dans les pures délices de la Maison du Père, je chanterai ce beau cantique, ma voix s’unissant à celle de tous les rachetés, me souvenant avec un bonheur toujours renouvelé que Jésus m’aime et qu’Il a lavé mes péchés dans Son sang. David avait dit autrefois : « Lave-moi pleinement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché… Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige » (Ps. 51:7). La réponse de Dieu à cette prière fut celle-ci : « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils seront comme la laine » (És. 1:18). Sur la croix du Calvaire, le précieux sang de Christ a coulé « et le sang de Jésus Christ nous purifie de chaque péché » (1 Jean 1:7). Et c’est ainsi que pendant l’infini de l’éternité je me souviendrai de la valeur et de l’efficacité du sang qui fut répandu… pour moi.

Chère âme, qui lisez ces lignes, je veux vous dire encore que vous vous souviendrez d’avoir pris connaissance de cette feuille que vous tenez encore entre vos doigts. J’ai voulu vous parler des souvenirs — de Celui qui fut méprisé et oublié. Joseph avait dit autrefois au chef des échansons : « Mais souviens-toi de moi, quand tu seras dans la prospérité, et use, je te prie, de bonté envers moi, et fais mention de moi au Pharaon » (Gen. 40:14). Pourtant, il est ajouté un peu plus loin dans le récit sacré : « Mais le chef des échansons ne se souvint pas de Joseph, et l’oublia » (Gen. 40:23). Avez-vous oublié Jésus ? J’ai essayé de faire mention de Lui. Au ciel comme en enfer le souvenir demeure. En enfer, qui dit souvenir, dit intolérable remords. Dans le ciel qui dit souvenir, dit intarissable louange. Ah tournez-vous vers Jésus le Sauveur et soyez réconciliés avec Dieu. Je ne puis quitter cet important sujet sans vous dire encore qu’il y a une chose que Dieu éternellement oubliera : ce sont les péchés du croyant. Qu’est-ce que Dieu a fait des péchés du croyant en Jésus ? « Autant l’orient est loin de l’occident, autant Il a éloigné de nous nos transgressions » (Ps. 103:12). Autrefois, c’est le pécheur qui était éloigné de Lui. Maintenant, Il a éloigné de nous nos transgressions. Par la bouche du prophète, Il dit : « C’est moi, c’est moi qui efface tes transgressions à cause de moi-même… J’ai effacé comme un nuage épais tes transgressions, et comme une nuée tes péchés » (És. 43:25 ; 44:22). Mais l’œuvre de la croix étant accomplie Il dit : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 10:17). Telle est la part de tous ceux qui maintenant se souviennent de leur culpabilité et qui se souviennent en même temps de Celui qui a porté nos péchés en Son corps sur le bois. L’apôtre Saint Paul écrivant à son enfant Timothée dit : « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, de la semence de David, selon mon évangile » (2 Tim. 2:8). Lecteur, souviens-toi maintenant de Jésus Christ.

 

Quand ton esprit est abattu,

Quand ta folle gaîté s’envole,

Quelle voix alors te console

Et pour ami qui donc as-tu ?

Pour moi, j’ai mon Sauveur,

Il suffit à mon cœur.

Pour moi, j’ai mon Sauveur

Oh ! qu’elle est douce sa parole.

 

De ton présent, de ton passé,

Quand tu sens la triste folie,

Quand tu prends en dégoût la vie,

Qui soutient ton cœur oppressé ?

Pour moi, j’ai mon Sauveur,

Il suffit à mon cœur.

Pour moi, j’ai mon Sauveur

En son amour je me confie.

 

Le Dieu oublié : « Les méchants seront repoussés jusque dans le shéol, toutes les nations QUI OUBLIENT DIEU » Psaume 9, verset 17.

Le Dieu qui n’oublie pas : « Car le pauvre ne sera pas oublié à jamais… » Psaume 9, verset 18 — « … mais MOI, je ne t’oublierai pas » Ésaïe chap. 49, verset 15.

 

 

3 - La Séparation

Maurice Capelle

D7

 

SÉPARATION ! Quel mot que celui-là ! Combien de douleurs dans l’histoire du monde ont été causées par cette chose terrible. De combien de déchirements les quais des gares n’ont-ils pas été les témoins ? Celui qui écrit ces lignes assistait au départ pour la guerre. C’était la mobilisation générale ! Et, hélas ! vous le savez, nombreux sont les êtres aimés que l’on a pressés sur son cœur et qui sont restés là-bas, froids et sanglants. Chaque village et chaque ville a son monument commémoratif aux morts de la guerre. Pensez aux mères éplorées, aux épouses en deuil. Pensez aux enfants qui ont à peine gardé le souvenir vague et lointain d’un père aimé. Parti, il n’est plus revenu. Séparation ! Quel mot douloureux ! Quel vide dans le cœur ! Mères qui avez franchi la porte du cimetière, je respecte infiniment votre souffrance. Vous êtes dignes de toute sympathie. Veuves et orphelins, du fond de nos cœurs nous vous plaignons et comprenons vos larmes. Les séparations dont je viens de parler sont causées par la mort, mais il y en a d’autres. Un enfant chéri a fréquenté malheureusement de mauvaises compagnies. Petit à petit il a délaissé le « home » pour les lieux de plaisirs. Et un jour il est parti. Vous ne l’avez plus revu. Attiré par les mirages vains et trompeurs d’un monde qui s’en va avec sa convoitise, il s’en est allé là-bas, au pays des joies éphémères. Et maintenant votre cœur saigne en pensant à celui que vous revoyez bambin sur vos genoux. Épouses ! Votre compagnon de voyage a peut-être trouvé sur sa route un être qui vous l’a ravi. Lui aussi est parti, laissant le foyer vide. Vous pensez à ces jours où tout vous souriait, et, où vous marchiez la main dans la main. Époux ! Vous pouvez avoir fait aussi les mêmes douloureuses expériences. Oui, ces séparations ont causé tant de douleurs ! D’autres fois, on a vu partir par le chemin des mers ceux que l’on aimait. Ils sont allés dans ces terres lointaines, riches en promesses. Doucement le navire a quitté le port. Sur le quai vous avez salué aussi longtemps que vous l’avez pu les chers voyageurs. Puis, dans les brumes du large, le navire a disparu. Le cœur brisé vous attendez chaque jour des nouvelles qui ne viennent pas. Ainsi, on se quitte dans ce monde. La vie est une étoffe tissée d’arrivées et de départs. À cet état de choses, nous ne pouvons rien changer. Il s’agit de choses inévitables.

Je voudrais vous parler d’une séparation, encore plus solennelle que toutes celles dont je viens de vous entretenir. Le prophète Ésaïe dit : « Mais vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu ; et vos péchés ont fait qu’Il a caché de vous sa face, pour ne pas écouter ». Quelle parole que celle-là ! Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que Dieu est séparé, privé de sa créature, à cause du péché. Le mal est venu constituer une barrière, un obstacle, entre Dieu le Créateur, et l’homme sa créature. Aussi longtemps que cette barrière subsiste, Dieu ne saurait trouver de repos et l’homme trouver de bonheur. C’est pourquoi le Dieu bienheureux a trouvé le moyen de venir jusqu’à nous pour que, réconciliés avec Lui, rien désormais ne nous sépare plus de Lui. Qui a suggéré à Dieu de venir jusqu’à nous dans la personne de son Fils unique et bien-aimé ? Personne. C’était sa pensée, et Il l’a accomplie. Écoutez ce que dit l’Écriture : « Et nous, nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde » (1 Jean 4:14). Après quatre mille ans de péché, de folie, d’impiété de la part de l’homme, c’est-à-dire quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils. Le Seigneur Jésus est mort sur la croix ; pour porter nos péchés le Sauveur s’est présenté. Ses mains ont été percées. Ses pieds ont été perrés. La lance du soldat romain a percé son côté. Sa tête auguste fut couronnée d’épines. À la croix toutes les nations avaient envoyé leurs ambassadeurs. Et au moment où la méchanceté de l’homme atteignait son point culminant en faisant subir un horrible supplice au Seigneur Jésus, au moment où la haine de l’homme débordait, l’amour du Père brillait de tout son éclat en nous donnant le Fils. Le Père a donné le Fils ; le Fils est mort pour des pécheurs. Savez-vous quel est le langage d’une âme autrefois éloignée et perdue mais maintenant réconciliée avec Dieu ? « Certainement, Lui, a porté nos langueurs et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu et affligé ; mais Il a été blessé pour nos transgressions ; Il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur Lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris » (És 53:4, 5). C’est par la mort de Christ que nous sommes maintenant réconciliés avec Dieu. Dieu nous voulait pour Lui. Nous avons tous entendu parler de la parabole du fils prodigue (Luc 15). Un jour il pensa quitter son père, la maison où il avait vécu entouré de soins vigilants et assidus. Il partit pour le pays éloigné, le pays où la plupart des hommes passent la plus grande partie de leur vie Là-bas loin, bien loin du foyer paternel, le fils dissipa tout son bien en vivant dans la débauche. C’est une histoire bien connue ; elle se répète chaque jour. Mais il y eut un moment où le malheureux prodigue rentrant en lui-même, décida de revenir, en arrière et de rejoindre le lieu que, dans sa folie il n’aurait jamais dû quitter. Il laisse le pays lointain ; il abandonne ses compagnons d’infortune, il déserte ce maître dur qui nous parle du chef de ce monde, c’est-à-dire de Satan. Le prodigue s’en va de ce pays de la faim. Car, chers amis, les gousses de Satan ne peuvent pas rassasier l’âme ; les plaisirs de ce monde laissent le cœur vide et l’esprit sans repos. Vous êtes-vous séparés de ces choses ? Oh ! revenez aujourd’hui au Dieu qui pardonne. Savez-vous qu’il est grand temps si vous devez être sauvés ? Ou bien vous vous séparerez de vos péchés et vous ne connaîtrez plus le douloureux esclavage du péché, ou bien vous garderez vos péchés et, laissez-moi vous le dire, vous n’en serez jamais séparés. Vous passerez l’éternité avec eux. Quelle compagnie ! Soyez plutôt compagnons de Christ dans la gloire. Permettez, cher lecteur, que j’attire votre attention sur les conséquences funestes et fatales de votre refus inconsidéré. L’éternité loin de Dieu ce sont : les pleurs et les grincements de dents. C’est l’étang de feu. C’est le ver rongeur du remords. C’est la nuit, une nuit sans lune et sans étoiles, sans un rayon d’espérance, sans une clarté d’espoir. C’est la souffrance dans la nuit épaisse et sur laquelle jamais aucune aurore ne se lèvera. Qui voudrait ces terreurs, ces noirceurs, ces laideurs ? Il y a une pensée à laquelle vous ne vous êtes peut-être pas jusqu’ici arrêté. Je vous la dirai et vous y songerez. C’est celle-ci : L’éternité ne finit jamais. Avez-vous compris ce mot : « Éternité » ? L’éternité c’est le présent. Le passé abdiquera. L’avenir aussi. Le présent régnera. L’éternité c’est : l’éternel présent !

Si l’on enlevait des océans et des mers une simple goutte d’eau tous les siècles, l’heure sonnerait, là-bas, au pays du grand présent où les océans seraient vides. Si l’on reportait chaque goutte d’eau tous les siècles au lieu où on l’avait prise, à nouveau un jour les océans seraient pleins. Supposez un instant que l’on répète cette opération autant de fois qu’il y a de grains de sable sur la terre et multipliez le total obtenu par le nombre des étoiles, vous aurez une idée vague et incertaine de ce présent que l’on nomme l’éternité. Cher lecteur, où passerez-vous l’éternité ? La passerez-vous avec Dieu et tout son cortège ou séparé de Lui, avec Satan et avec ses anges dans ce lieu terrible où iront les pécheurs sans repentance ? Pensez ce que ce sera d’être éternellement séparé du Dieu bienheureux et du Seigneur Jésus Christ qui est aussi Dieu sur toutes choses, béni éternellement. Pensez à l’étang brûlant embrasé par le soufre (Apoc. 20:10), et faites votre choix. Pourquoi mourriez-vous ? Pourquoi choisiriez-vous la mort quand Dieu maintenant vous supplie d’accepter la vie ? La vie éternelle, le salut, le pardon, une pleine et entière délivrance du péché et des conséquences du péché c’est-à-dire de la mort, et du jugement, ne se trouvent qu’auprès de Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur des pécheurs. Pourquoi ne viendriez-vous pas tout de suite à Lui ? Il faut le faire sans tarder. Différer, retarder, remettre peut vous être fatal. C’est maintenant le moment pour passer condamnation sur vous-même, pour vous repentir, pour reconnaître ce que des multitudes ont reconnu avant vous, savoir : que vous êtes perdu. Séparez-vous aujourd’hui de vos péchés en les confessant à Dieu. C’est un lourd fardeau qui a pesé sur vos épaules. Ne voulez-vous pas l’abandonner ? Est-il donc bien cher à vos cœurs ? Satan est un mauvais maître, son service est mauvais aussi. Mais ses gages, mais son salaire, sont pires que tout. Fuyez-le. Jetez-vous résolument dans les bras de Jésus. Il vous fera connaître son pardon. Vous serez heureux dans le temps présent et dans l’éternité. Vous ne serez jamais séparé de Celui qui est plus beau que le fils des hommes, de Celui dont toute la personne est désirable et dont les beautés et les grâces feront le sujet de continuelles louanges des myriades de rachetés. Lecteur, je t’ai parlé des séparations et en terminant je veux te dire avec tout l’amour dont mon cœur est capable — Sépare-toi aujourd’hui de tes péchés. Tu n’en auras jamais du regret. Reviens au Dieu qui pardonne, tu trouveras le bonheur. Il ne repousse personne ; Il est le DIEU SAUVEUR.

 

 

Jésus t’aime, Jésus t’aime,

IL TE VEUT AUJOURD’HUI.

Avec ta misère extrême,

Aujourd’hui viens à Lui.

 

Il pardonne, Il pardonne,

Il pardonne aujourd’hui.

Reçois le salut qu’il donne

Aujourd’hui viens à Lui !

 

Il efface, Il efface

Tes péchés aujourd’hui.

Ce jour est un jour de grâce

Aujourd’hui viens à Lui !

 

CONSÉQUENCES DE L’INCRÉDULITÉ :

« Jésus leur dit donc encore : Moi, je m’en vais, et vous me chercherez ; et VOUS MOURREZ DANS VOTRE PÉCHÉ… » « Je vous ai donc dit que VOUS MOURREZ DANS VOS PÉCHÉS… » Évangile selon Jean, Chap. 8, versets 21-24. — « C’est une chose terrible que de tomber ENTRE LES MAINS DU DIEU VIVANT » Épître aux Hébreux, Chap. 10, verset 31.

 

 

4 - Les Regrets

Maurice Capelle

D8

 

PASSANT ! Me permettez-vous, de vous demander, si vous avez jamais connu des regrets ? Quand nous visitons un cimetière, très souvent, sur les tombes, notre regard se porte sur de petites plaques de marbre ou de métal, sur lesquelles on peut lire cette courte mais significative inscription « REGRETS ». Parfois, sur ces plaques artistiquement ouvragées, se détachent ces mots : « À notre mère regrettée » ou « à notre père regretté ». Oh ! combien ces paroles sont éloquentes dans leur simplicité. Quelquefois, il s’agit d’un fils ou d’une fille, d’un époux ou d’une épouse bien-aimée, trop tôt partis, hélas ! Combien nous regrettons ceux que nous perdons et que nous aimons. Et c’est bien juste, n’est-ce pas, de le faire ? Les êtres aimés, et qui ont disparu de la scène présente, nous manquent et lorsque la séparation a eu lieu, nous nous sentons comme un navire désemparé auquel un vent de tempête aurait brusquement arraché son gouvernail. N’avez-vous pas remarqué qu’en de semblables circonstances, l’absence est chaque jour sentie davantage ?

 

Il arrive aussi que, devant une tombe, qui s’est pour toujours refermée, on regrette d’avoir occasionné de la peine à ceux qui nous ont quittés. On regrette aussi parfois, d’avoir négligé de régler un différent pendant la vie de ceux qui sont maintenant de l’autre côté de la tombe. Il arrive que l’on regrette de n’avoir pas écouté un conseil ; un mariage n’aurait eu lieu si l’on avait écouté les avertissements d’une mère ou les paroles de sagesse d’un père. Ah ! dans la vie, combien de regrets ! Et que de désastres dans les affaires ! Un jour, par exemple, nous fûmes avertis que telle opération commerciale, industrielle ou financière était périlleuse et pouvait réserver de pénibles surprises. Nous n’avons pas écouté, et, une fois engagés à fond, nous avons récolté les fruits amers de notre témérité. Ici encore, il y a des regrets. Que dirai-je des prisons, des bagnes et des pénitenciers ? On a déshonoré sa famille, on s’est déshonoré soi-même, on a brisé sa carrière. On a sombré dans le vol, l’abus de confiance : un seul moment d’oubli de sa part a peut-être fait cela. Et quand la maladie fait son œuvre combien de regrets souvent alors assaillent notre cœur. Pourquoi ? Parce que nous avons fait fi des avertissements de tous ces êtres aimés, qui, chaque jour nous signalaient les excès auxquels nous nous livrions et qui devaient avoir raison de notre santé. Pensez aux regrets de l’homme débauché, complètement miné dans sa santé, triste épave dans quelque hôpital, connaissant les terribles résultats de ses inconséquences. Et nous pourrions allonger ainsi indéfiniment cette liste : les sujets de regrets, certes, ne manquent pas.

Regrets pénibles et douloureux, regrets amers qui nous assiègent et nous tourmentent, qui donc pourrait sonder vos profondeurs et mesurer votre étendue ? Pourtant, les regrets dont je viens de parler ne concernent que le temps actuel. Sans doute, ils ont souvent meurtri une vie tout entière. Mais, chère âme qui parcourez maintenant du regard ces lignes, après cette vie tout n’est pas fini ; il y a une autre vie. L’éternité passée avec le Seigneur Jésus, c’est le bonheur parfait. L’éternité loin du Sauveur c’est : le remords, les regrets sans fin. Voulez-vous, je vous prie, m’accorder un instant votre attention ? Le sujet est important et il vaut la peine de s’occuper de nos âmes précieuses, parce qu’immortelles, et c’est d’elles que je voudrais m’entretenir un instant. Je vous dirai donc que Dieu aime tous les hommes, quoique les hommes le nient parfois. Le diable l’a nié au commencement, et, hélas ! beaucoup d’hommes depuis ont marché sur ses traces. Pourtant Dieu a fait abonder et surabonder les preuves de son amour à l’égard des enfants des hommes. Dieu a veillé sur le berceau de notre enfance, et, frêles et délicates créatures que nous étions, que serait-il advenu de nous, je vous le demande, sans ses soins assidus et vigilants ? Plus tard, Il a pris soin de notre adolescence. Maintenant, chaque jour, Dieu entretient notre vie : Il nous l’a donnée et Il l’entretient car Il est le Conservateur de tous les hommes. Nous lui sommes redevables pour chaque centimètre cube d’air qui pénètre dans nos poumons. C’est Lui qui contrôle chaque battement de notre cœur et chaque pulsation de nos vaisseaux. Dans le vaste univers tout nous parle de Lui, depuis la moindre graminée jusqu’aux arbres séculaires. Toutefois à côté de la voix du Créateur dont les œuvres proclament la puissance éternelle et la divinité, il y a une autre voix qui se fait entendre. C’est une voix perçante comme la voix d’une sirène, c’est la voix de la tentation. Le péché nous attire… loin de Dieu. Nous fuyons Dieu sans raison et sans crainte. Malgré notre vie si courte, notre existence si précaire, nous allons dans notre chemin, celui que nous avons choisi. Mais Dieu dans Sa bonté est venu au-devant de nous. Nous ne pouvions pas nous approcher de Lui, alors Lui s’est approché de nous dans la personne de son Fils. Nous connaissons l’histoire de la Croix du Calvaire. Nous savons comment le Seigneur Jésus a souffert sur le bois et est mort entre deux malfaiteurs. Il y a des croix partout : au cimetière, précédant les convois funèbres, au-dessus des portes, dans les chambres à coucher, à la croisée des chemins et jusque sur les bières. Les croix ne manquent pas sur les édifices religieux. Pourtant on n’en voit pas dans les lieux de plaisir, à l’entrée des théâtres, des cinémas, des cafés et music-halls. Pourquoi toujours sous nos yeux s’offre le souvenir de cette potence romaine, instrument de supplice d’un temps lointain et barbare ? Ah ! cher lecteur, le Fils de Dieu a été attaché à la croix pour l’homme perdu, parce que coupable. Dieu ne peut voir le mal sans le punir. Il se doit de le châtier, et Jésus-Christ Son Fils, s’est offert pour porter nos péchés en son corps sur le bois. Aussi maintenant, quiconque croit en Jésus, le Sauveur, reçoit la rémission de ses péchés. Vous êtes-vous jamais arrêté un instant pour vous demander pourquoi ce gibet partout ? Quelle responsabilité pour l’humanité. Arrêtez-vous un instant et réfléchissez. Le regret des regrets sera d’avoir passé insouciant, indifférent, dans un monde qui s’en va avec sa convoitise, sans s’être souvenu du Fils de Dieu. Le char qui vous emporte est rapide et chaque soir vous rapproche de l’éternité. La mort est sur votre chemin. Chaque tic-tac de votre montre est comme la pioche du terrassier qui creuse votre tombe. L’appel pour l’éternité est parfois soudain. C’est une chose terrible, que de se trouver aux portes de la mort alors que l’on n’est pas sauvé, que l’on n’a pas la paix et le pardon de ses péchés, que l’on est sans Dieu et sans Christ, sans espérance. Mourir ainsi c’est faire un bond, un saut épouvantable dans un abîme de ténèbres.

Oh ! je vous en supplie, prêtez votre attention à ces choses. Écoutez ces quatre déclarations contenues dans les Saintes Écritures :

« Et, comme il est réservé aux hommes de mourir une fois… » (Héb. 9:27). Peut-être, vous dites-vous dans le secret de votre cœur : « cela, je le sais ». Oui, nous le savons tous, mais nous l’oublions. Souvent même nous agissons comme si nous ne le savions pas. Beaucoup d’hommes se plaignent constamment de la brièveté de la vie et ils font comme si elle n’avait pas de fin. La mort est la feuille qui nous assigne à la barre du Tribunal Divin. À son appel nul ne peut se soustraire. Passons à la deuxième vérité. Elle est non moins tragique que la première.

« … Et après cela le jugement » (Héb. 9:27). Mourir est une chose affreuse. J’entends mourir sans Christ, sans certitude, sans assurance. Mais ce qui suit la mort est plus affreux encore. Eh ! quoi ? Faudra-t-il rendre compte à Dieu de chaque pensée, de chaque parole et de chaque action ? Oui, car il est écrit « Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le Trône et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres… et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu » (Apoc. 20:12-15). Quel triste, quel sombre avenir !

« … Ainsi le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs… » Christ s’est offert. Il a porté les péchés de plusieurs. Faites-vous partie de ces plusieurs ? Si vous venez aujourd’hui à Jésus, vous pourrez dire reconnaissant, confiant et heureux : « Par grâce je fais partie des plusieurs. Christ m’a sauvé ». Christ expirant sur la croix pour sauver des pécheurs, c’est le passé. Écoutez, ce qui concerne l’avenir du bienheureux racheté :

« … Apparaîtra une seconde fois, à salut à ceux qui l’attendent » (Héb. 9:28). Christ vient en effet chercher ceux qui lui appartiennent. Il les introduira dans la maison du Père. Ce retour du Seigneur Jésus est pour le croyant un frais matin, un matin délicieux, un matin sans nuage. Partir avec Jésus, sans l’ombre d’un regret dans les splendeurs du ciel, quelle glorieuse espérance. Oh ! venez à Jésus. Si vous ne le faites pas, les regrets amers, les regrets sans fin seront votre part. Perdu, vous regretterez en enfer l’occasion méprisée. Venez aujourd’hui au SAUVEUR,

 

 

Venez au Sauveur qui vous aime,

Venez, Il a brisé vos fers ;

Il veut vous recevoir lui-même

Ses bras vous sont ouverts.

Oh ! quel beau jour, Sauveur fidèle,

Quand, nous appuyant sur ton bras,

Dans la demeure paternelle

Nous porterons nos pas.

 

Venez pécheurs, Il vous appelle ;

Le bonheur est dans son amour.

Tournez vers Lui ce cœur rebelle

Il sauve sans retour.

 

Le temps s’enfuit, l’heure s’écoule

Qui sait si nous vivrons demain ?

Jésus est ici dans la foule

Jésus vous tend la main ;

 

« Celui qui croit en Lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du FILS UNIQUE DE DIEU » Évangile selon Jean, Chap. 3, verset 18 — « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils rie verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » Évangile selon Jean, Chap. 3, verset 36.

 

 

 

 

5 - Les Tombeaux et le Tombeau

Maurice Capelle

D10

 

Depuis de longs siècles, les hommes se sont toujours préoccupés du tombeau de leurs pères, comme aussi de leur propre sépulture. Nous lisons dans un des plus anciens manuscrits, je veux parler du livre de Job : « …alors j’aurais du repos, avec les rois et les conseillers de la terre qui se bâtissent des solitudes, ou avec les princes qui ont de l’or, qui ont rempli d’argent leurs maisons… ; là, les méchants ont cessé leur tumulte, et là ceux dont les forces sont épuisées par la fatigue sont en repos ; les prisonniers demeurent ensemble tranquilles, ils n’entendent pas la voix de l’exacteur ; là sont le petit et le grand, et le serviteur libéré de son maître » (Job 3:17-19).

On pense que Job fait allusion aux pyramides d’Égypte et aux coutumes barbares de ces temps reculés. En un mot, il nous dit que dans la tombe tous les hommes sont égaux. Dans les tombeaux antiques, il y a des rois, des puissants, des petits et des grands, des maîtres et des serviteurs.

Tous sont venus aboutir à ces lieux. Aussi, un peu plus loin, dans son livre, Job appelle la mort : « La maison du rassemblement de tous les vivants » (Job 30:23).

Qui peut échapper à la mort ? Personne. La mort frappe impitoyablement et indistinctement dans tous les rangs de la société. Le riche, l’homme cultivé, l’érudit, le savant, le pauvre et l’illettré ne peuvent se soustraire à ses coups lorsqu’elle a bandé son arc et lancé sa flèche.

J’aimerais vous parler un peu du plus beau cimetière du monde. Il y pénètre chaque année une foule de visiteurs. Il est situé en Italie, à Gênes pour préciser, et s’appelle le « Camposanto ». On y voit des monuments funéraires vraiment grandioses. Quelques-uns témoignent d’un goût artistique très sûr, ils retiennent l’attention du passant et forcent son admiration. On voit, par exemple. « Le Temps » symbolisé sous les traits d’un vieillard assis au pied d’une échelle : l’échelle de la vie. À la base du monument, on peut lire cette inscription : « Des hommes de tous les pays se trouvent réunis ici ». Paroles solennelles ! Oui, la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché, car les gages du péché c’est la mort. Jamais personne n’a été oublié par la mort.

Un autre monument représente la mort sous la forme d’une jeune femme très belle et chevauchant un cheval fougueux. De sa main gauche, elle a saisi la crinière de sa monture, tandis que sa main étroite tient une faucille avec laquelle elle coupe les fleurs qui se trouvent sur son passage. Ces fleurs, vous l’avez déjà pensé, représentent le printemps, la jeunesse. C’est la force, la beauté, la santé.

La vigoureuse conception de l’artiste est résumée dans ces trois mots : « La mort victorieuse ».

Est-ce donc vrai ? Faut-il passer par la mort ? Est-elle donc victorieuse ? Avant de répondre à cette dernière question, continuons un instant notre visite dans ce cimetière fameux. Arrêtons-nous devant une voûte majestueuse sous laquelle on voit Christ étendant sa main droite vers une urne dans laquelle se trouvent les restes mortels d’un pauvre humain. Ici, on lit : « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11:23).

Méditons un instant ces sublimes paroles et entretenons-nous, si vous le voulez, de Celui qui les a prononcées. Christ aussi a été mort, mais pour parler du douloureux trépas du Seigneur Jésus, la pauvre langue humaine ne trouve pas d’expression. Nous sommes tous plus ou moins familiers avec les détails de la crucifixion. La colline du Calvaire, le lieu appelé « Crâne » (Matt. 27:33) est l’endroit où le Fils de l’homme a été élevé de la terre. Lorsque Jésus était sur la croix, de Sa bouche sont sorties ces paroles : « C’est accompli » (Jean 19:30). Puis, nous lisons dans la narration sacrée : « Et, ayant baissé la tête, Il remit Son esprit » (Jean 19:30). Pour Jésus aussi il a fallu s’occuper d’un tombeau. Joseph d’Arimathée fit à Pilate la demande d’enlever de la croix le corps de Jésus. Le gouverneur romain accorda l’autorisation demandée par Joseph d’Arimathée d’ôter du gibet le corps du Seigneur et de le déposer dans son propre sépulcre. Joseph avait pensé à la mort et s’était préparé un tombeau. Celui-ci était taillé dans le roc et jamais personne n’y avait été déposé (Jean 19:38-41). Sans aucun doute Joseph pensait : « C’est moi qui occuperai cette sépulture ». Mais, ayant cru au Seigneur Jésus, il disposa pour Lui de son tombeau.

Ainsi donc le Seigneur de gloire eut le tombeau d’autrui comme dans les jours de sa chair il demeurait au foyer d’autrui : « Étant riche il a vécu dans la pauvreté… » (2 Cor. 8:9)

Mais l’Écriture s’est accomplie qui dit : « Il a été avec le riche dans sa mort » (És 53:9). Le sépulcre du Christ est unique dans l’histoire de tous les sépulcres.

David, le roi-prophète, avait dit de la résurrection du Christ, en la prévoyant : « Ma chair reposera en espérance ; car tu ne laisseras pas mon âme en hadès, et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu m’as fait connaître les chemins de la vie » (Ps. 16:9 ; Actes 2:28). La mort est le roi des terreurs ; mais Jésus est le roi des rois.

La mort ne pouvait pas retenir le Prince de la vie. Les hommes avaient bien pris leurs dispositions pour garder le tombeau. N’est-il pas dit qu’ils avaient scellé la pierre et qu’ils avaient disposé d’une garde ?

Mais le Christ est sorti victorieux de la tombe. Elle fut ébranlée jusque dans ses fondements. Le Christ a pénétré dans le centre même du palais de l’homme fort, c’est-à-dire de Satan ; il est descendu jusque dans les lieux les plus bas du royaume de la mort. Pour nous, de la mort, il rencontra l’aiguillon. Écoutez le cri de triomphe de la loi : « Où est, ô mort, ta victoire ? » (1 Cor. 15:55). Les bases du trône de la mort avaient tremblé lors du passage du Fils de Dieu sur la terre. Ses bases avaient été secouées, ébranlées.

Il avait croisé plusieurs fois la mort sur son chemin. Une fois, dans une maison, il s’agissait d’une jeune fille de douze ans. Les parents éplorés ont vu la manifestation de la puissance du Seigneur Jésus, quand, dans la chambre mortuaire Il dit, prenant la morte par les mains : « Jeune fille, lève-toi » (Luc 8:54).

Une autre fois, Jésus rencontra un cortège sur sa route. On portait dehors un mort, fils unique de sa mère ; celle-ci était veuve et une foule considérable de la ville était avec elle. Jésus s’approchant toucha la bière. Il dit : « Jeune homme, je te dis, lève-toi » (Luc 7:15).

L’empire jusqu’ici invincible de la mort arrivait au terme de sa puissance. La mort cédait le pas. Elle baissait pavillon. Elle battait en retraite.

Une troisième fois, le Fils de Dieu dans toute sa majesté rencontra un mort déjà couché dans son sépulcre : il s’agissait de Lazare.

Connaissez-vous le verset le plus court de l’Écriture ? Il se rapporte aux compassions du Seigneur Jésus devant le tombeau du frère de Marthe et de Marie. Voici ce verset : « Jésus pleura » (Jean 11:35). Ah ! la mort semblait le narguer et lui dire : « Voilà les restes de l’homme que tu as créé à ton image et selon ta ressemblance ». Quelle triste épave, quels débris que ceux qui ont été charriés par le fleuve du Temps et qui sont maintenant amenés aux pieds du Seigneur. Jésus frémit en son Esprit et dit : « Où l’avez-vous mis ? » (Jean 11:33). Les sœurs éplorées répondent : « Seigneur viens et vois » (Jean 11:35). Alors, Jésus cria à haute voix : « Lazare, sors dehors » (Jean 11:43). L’Écriture nous dit : « Le mort sortit » (Jean 11:44).

Savez-vous, cher lecteur, que, comme le tombeau du Christ est vide, tous les sépulcres un jour seront vides ! Il n’y a pas une tombe sur la face de la terre qui ne le sera bientôt. Le tombeau du Seigneur Jésus est vide, car Il est ressuscité. Le Fils de l’homme est dans la gloire. Le Sauveur est glorifié.

Le jour vient et l’instant est proche où la terre jettera dehors les trépassés. Il est écrit : « Tes morts vivront, tes corps morts se réveilleront (És. 26:19). Réveillez-vous et exultez avec chants de triomphe vous qui habitez dans la poussière ». « Car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien en résurrection de vie » (Jean 5:29). « Car le Seigneur lui-même avec un cri de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement » (1 Thes. 4:16). Ferez-vous partie de cette résurrection, si maintenant vous passiez par la mort ?

Car il y a une autre résurrection. Comme il y a une résurrection de vie, il y a une résurrection de jugement. La première résurrection ne videra pas tous les cimetières, mais celle qui suivra les dépouillera complètement. Elle amènera les hommes devant les assises du plus imposant et du plus solennel tribunal. Ceux qui en font partie quittent la tombe pour se tenir devant le grand trône blanc. De là, ils sont jetés dans l’étang de feu (Apoc. 20:11-15).

Une question s’impose : que faut-il faire pour compter parmi ceux de la première résurrection ? Croyez au Seigneur Jésus ; Il vous sauvera de l’enfer et vous conduira au ciel. Venez à Christ : Il accepte le cœur le plus dur s’il est brisé par le repentir. Il sauve les plus vils parmi les avilis. Le diable et ses serviteurs sont d’une activité effrayante. N’écoutez plus Satan.

 

Venez aujourd’hui au Sauveur qui vous aime.

Ses bras sont maintenant ouverts pour vous recevoir :

Pourquoi ne viendriez-vous pas à Lui ?

 

Vous qui tremblez sous la terreur

Que la mort vous inspire,

Venez, Jésus le Rédempteur

A détruit son empire.

Avec lui nous revivrons,

Avec lui nous régnerons,

Et la mort ne sera plus :

Gloire, gloire à Jésus.

 

« Mais l’homme meurt et gît là ; l’homme expire, et où est-il ? » Job, chap. 14, verset 10 — « Et si un arbre tombe, vers le midi ou vers le nord, à l’endroit où l’arbre sera tombé, là il sera » Ecclésiaste chap. 11, verset 3.

 

 

6 - Le Cimetière

Maurice Capelle

D12

 

Quel lieu que celui-là ! C’est habituellement en en pleurant et le cœur envahi par des souvenirs, ou tout au moins dans une attitude respectueuse, qu’on en franchit l’enceinte.

Chacun a là, dans ce petit coin de terre, un de ses bien-aimés qui dort, de ce que l’on appelle ordinairement : le dernier sommeil. L’un pleure une épouse, l’autre des enfants, une mère chérie, un père vénéré… La mort implacable a fauché partout, dans l’humble chaumière de l’artisan comme dans la maison du bourgeois, chez le riche comme chez le pauvre, chez le patron comme chez l’ouvrier. Elle a visité tour à tour toutes les maisons du village. Visiteuse indésirée, les portes ont dû cependant s’ouvrir toutes grandes devant elle. Le plus souvent, elle a d’abord envoyé sa carte de visite : la maladie, les cheveux blancs, les infirmités. En recevant cette carte, on barricade la porte et toutes les issues. On apporte aux êtres aimés les soins les plus touchants et les plus éclairés pour éloigner sinon conjurer la menace. On fait appel aux plus capables défenseurs de la pauvre humanité : médecins, chirurgiens. Toutes les capacités sont mises à contribution. Inutile. Quand le moment est voulu de Dieu, la mort s’approche à pas lents de l’être aimé. Ses pieds sont sur le seuil de la maison. Rien ne l’arrêtera plus. Elle a atteint son but. Et c’est pour cela, qu’en ce jour si plein de douloureux souvenirs, vous avez porté vos pas vers ce lieu, où reposent ceux que la mort, sourde à vos prières, a ravi à jamais à votre affection.

Quelle réalité que la mort ! Savez-vous que quatre-vingt-dix êtres humains passent dans l’éternité, à chaque minute que marque le cadran ? Cela représente environ, soixante-cinq millions d’âmes, chaque année. En l’espace de trente ans, la population entière de la terre disparaît. Un homme qui vit donc soixante ans, voit deux fois l’univers entier disparaître, englouti dans ce gouffre jamais comblé, qui se nomme : la mort. Un coup d’œil sur cette malheureuse terre, et que de scènes douloureuses sont devant nous. Que de départs déchirants ! Que de torrents de larmes !

Connaissez-vous la cause de ce sinistre état de choses ? C’est une cause lointaine. Dans la terre d’Éden, il n’y avait point de cimetière. Mais l’Écriture, la Parole de Dieu, nous dit que : « Par un seul homme, le péché est entré dans monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes en ce que tous ont péché… » (Rom. 5:12).

Mais dans ce monde, vaste champ où la mort moissonne et couche inlassablement ses épis et ses gerbes, quelqu’un est venu. C’est Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur des pécheurs. Laissez-moi vous dire tout de suite, où Il est né. Non dans un palais royal, mais dans l’humble étable de Bethléhem. Où a-t-il vécu et travaillé ? Dans les terres de Judée, la Galilée, la Samarie, allant de lieu en lieu, faisant du bien.

Un jour, un pauvre père, au cœur brisé par la douleur, s’est approché du Maître. Écoutez la voix de cet homme, entrecoupée de sanglots : « J’ai une fille de douze ans, c’est ma fille unique, elle est à toute extrémité ». Et pendant que ce père en larmes répand sa prière devant le Fils de Dieu, ses voisins viennent lui dire : « Ne tourmente pas le Maître, ta fille est morte… » (Luc 8:49). C’est donc fini. Oh ! que nous comprenons sa douleur. Mais Celui qui est là est le Prince de la vie. Celui dont l’Évangile dit : « En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4). Jésus dit à ce pauvre père : « L’enfant n’est pas morte. Elle dort. Ne crains rien » (Marc 5:39). Il s’est trouvé en ce moment des hommes pour se moquer de ces paroles. En présence d’un père, au cœur brisé par la douleur, en présence de Dieu, en présence d’une chose aussi solennelle que la mort, l’homme étale encore les sombres pensées de son cœur. Il se moque. Mais le Seigneur Jésus peut dire à l’enfant : « Lève-toi » (Marc 5:41) ; puis, Il la rend aux parents éplorés.

Peut-être avez-vous dans ce cimetière, la dépouille d’un de ces petits êtres si chers ? Savez-vous que, la Parole de Dieu en mains, nous pouvons vous affirmer que leurs âmes immortelles sont à jamais sauvées ? Leurs âmes étaient perdues par leur naissance même. Oh ! je n’ai pas besoin de vous demander si vous aimeriez les revoir un jour. Je suis certain de la réponse affirmative de votre cœur. Il y a un moyen bien simple pour cela, un seul et unique moyen. Mais, avant de vous développer la chose, j’aimerais vous citer un exemple, vous donner une image de ce que Dieu attend de vous.

Un berger voulait que son troupeau passât un ruisseau. Tous ses efforts demeuraient vains. Les brebis effrayées se refusaient à franchir l’obstacle. Une des brebis avait un agnelet qu’elle caressait tendrement du regard. Le berger prit l’agneau de cette brebis dans ses bras et traversa le ruisseau. La mère, anxieuse, suivit tous les détails de cette scène. Ce contrôle maternel était quelque chose de touchant. Et lorsque le berger posa le pied sur la rive opposée et déposa son fardeau sain et sauf, la mère sans hésiter davantage, entra dans l’eau pour retrouver, sur l’autre bord, l’agneau qu’elle aimait.

Ainsi, le Seigneur Jésus, le divin Berger, opère souvent avec les hommes, pour avoir le cœur d’un père ou celui d’une mère. Il arrive qu’il prend l’agneau et le porte à l’autre rive. Le cher petit est déjà dans le ciel, à l’abri, pour toujours avec son Sauveur. Et pour le revoir, que faut-il faire ? Donner votre cœur à Celui qui le réclame. Réglez avec Dieu, une fois pour toutes, la grande question de vos péchés. Tout est facile pour cela. Je vous prie, ne refusez pas les offres qui vous sont faites, en ce jour, par Celui qui vous aime. « Si vos péchés sont comme le cramoisi » (És. 1:18) dit Dieu par la bouche du prophète Ésaïe « ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils seront comme la laine ». Mais Dieu ajoute : « Si vous êtes de bonne volonté et que vous écoutiez » (És. 1:19). Écouter, c’est répondre. Écouter, c’est accepter l’invitation divine. C’est reconnaître d’abord que vous êtes pécheur. Écouter, c’est accepter ce que Dieu a fait pour vous : Il a donné Son Fils unique dont la mort nous ouvre le ciel. Comme ce chemin du ciel est facile. Mais sachez que ce chemin est arrosé du précieux sang de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache. Ne voulez-vous pas Le croire ? Alors, vous verrez Jésus et vos chers petits disparus. Toutefois, sachez que si vous refusez, votre race sera représentée dans le ciel. Par contre, il y a une chose que l’on ne verra jamais en enfer : un enfant. On y rencontrera toutes les classes de la société, mais pas d’enfants. Quelle perte si vous ne venez pas à Christ ! Arrêtons-nous un instant devant les terribles conséquences que votre refus entraînera pour ce qui vous concerne. Après la mort, suit le jugement. Qui dit jugement, dit condamnation. On amène souvent, devant les tribunaux humains, des gens que l’on doit acquitter. L’enquête, motivée par des suppositions plus ou moins fondées, a amené à la barre du tribunal un innocent. Mais le grand enquêteur divin, devant qui et pour qui toutes choses sont nues et découvertes, ne se trompe jamais sur le compte de personne. Ce que vous avez fait, dit ou pensé, tout est inscrit ; et vous verrez que l’enquête qui a été faite sur votre vie est absolument juste. Rien n’a été exagéré, et vous n’aurez qu’à dire « Amen », à la lecture du procès-verbal de votre vie. Un dernier mot, pour vous rappeler les paroles sorties de la bouche du Fils de Dieu : « Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la Vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36).

 

C’est encor temps ! À la vie éternelle,

Pécheur perdu, l’Agneau de Dieu t’appelle.

C’est Jésus ! réponds-lui !

Oh ! viens, entre aujourd’hui !

 

Pour le festin la salle est déjà prête ;

Les conviés se rendent à la fête.

Viens aussi, réponds-lui :

Oh ! viens, entre aujourd’hui !

 

Hâte-toi donc, au souper de la grâce,

Il reste encor aujourd’hui de la place.

Viens à Christ, réponds-lui :

Oh ! viens, entre aujourd’hui !

 

Entre sans peur, l’Esprit te sollicite ;

À son festin c’est Jésus qui t’invite

Viens à Christ, réponds-lui :

Oh ! viens, entre aujourd’hui !

 

Demain ! Sais-tu ce que demain t’apporte ?

Plusieurs en vain frapperont à la porte !

À jamais loin de Lui !

Oh ! viens, entre aujourd’hui !

 

« Venez, et plaidons ensemble, dit l’Éternel : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate ils seront comme la laine » Ésaïe, chapitre 1, verset 18 — « Purifie-moi du péché avec de l’hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige » — Psaume 51, verset, 7 — « À Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; — à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen » Apocalypse, chapitre 1, verset 6 — « Cherchez l’Éternel tandis qu’on le trouve ; invoquez-le pendant qu’il est proche. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme inique, ses pensées, et qu’il retourne à l’Éternel, et Il aura compassion de lui, — et à notre Dieu, CAR IL PARDONNE ABONDAMMENT » Ésaïe, chapitre 55, versets 6 et 7 — « Reviens… dit l’Éternel : je ne ferai pas peser sur vous un visage irrité. CAR JE SUIS BON, dit l’Éternel ;… seulement, RECONNAIS TON INIQUITÉ » Jérémie, chapitre 3, versets 12 et 13 — « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » Première Épître de Saint Jean, chapitre 1, verset 9.

 

 

 

 

7 - Le Temps

Maurice Capelle

D16

 

Passant ! J’aimerais te parler du fleuve du temps, j’aimerais arrêter un instant tes regards sur ce fleuve large et profond qui traverse l’histoire des humains… Où a-t-il donc sa source et où est son estuaire ? Fleuve impétueux il a traversé tous les âges, il a connu la création du premier homme et il assistera encore au râle final du dernier fils d’Adam. Le fleuve du temps a sa source là-bas dans ce lointain passé qui touche à l’éternité. Son embouchure ? Elle est là où l’avenir se perd aussi dans l’éternité. Que de drames se sont déroulés sur les deux rives de ce fleuve. Au commencement de sa course, il a vu l’homme heureux dans le jardin d’Éden… l’homme jouissant des bienfaits de son Créateur. Puis, il a vu le tentateur s’approchant de ces créatures innocentes et instillant lentement dans leur cœur le poison mortel de la méfiance, de la défiance, de l’incrédulité. Et le fleuve du temps a été le témoin oculaire de la chute de nos premiers parents. Il a vu naître la douleur, la crainte, le deuil, la haine, la maladie. Il a assisté à l’entrée du péché dans ce monde, du péché et de ses redoutables conséquences. Il a vu l’exil de la créature coupable et pécheresse, et depuis cet exil, que de familles éplorées, que de larmes, que de tristesse, que d’angoisses et que de sanglots ! Combien de vies ont été fauchées comme des fleurs dans leur plein épanouissement ! Oh ! pensons à tous les désespoirs. Combien d’épouses désolées, que d’époux désemparés ! Combien y en a-t-il qui sont revenus du cimetière dans un foyer vide pour vivre le souvenir d’un passé, hélas ! trop tôt terminé. Mais un jour dans sa course, le fleuve du temps a dû enregistrer un grand fait. Au milieu d’une scène de péché et de larmes, le Fils de Dieu est apparu quand l’accomplissement du temps fut venu et, dans ce monde de douleurs, le Sauveur est né. Il a commencé sa course dans la plus profonde humiliation… dans l’étable de Bethléhem. Le ciel tressaillant d’allégresse a annoncé cet événement à la terre. Quelques années plus tard, un messager envoyé de Dieu annonçait aux hommes que le Fils de Dieu entrait dans l’accomplissement de son ministère ; quelques-uns seulement écoutèrent la voix de ce messager. Considérons un instant la vie du Sauveur sur la terre. Quel dévouement ! Il visite les villes et n’oublie pas les villages. Tel un semeur infatigable : Il sème… mais ce sont des bienfaits. Un jour Il entra dans ce que l’on pourrait appeler un pavillon du grand hôpital de ce monde. Un homme était là couché depuis trente-huit ans. Il avait fait la douloureuse expérience des réalités de la vie. Le Seigneur Jésus lui demande : « Veux-tu être guéri ? » (Jean 5:6). Quelle proposition que celle-là ! Être guéri nous en avons tous besoin, nos plaies sont profondes, nos cœurs saignent ; ils sont ulcérés, meurtris ; chaque minute de notre vie voit une aggravation de notre état et ainsi nous allons, charriés, emportés par les flots impétueux du fleuve du temps, jusque dans l’éternité. Écoutez la réponse empressée de cet homme, à qui Jésus s’adressa. Il dit : « Seigneur je n’ai personne » (Jean 5:7). Ah ! quel aveu, quelle poignante vérité. Non, personne sur cette terre ne peut guérir la blessure mortelle que le péché a faite à nos pauvres cœurs. Mais le Seigneur dit à l’homme : « Lève-toi, prends ton petit lit et marche » (Jean 5:8). Le petit lit sur lequel ce malade était couché était un lit de douleurs. Il fut tant et tant de fois arrosé de larmes ; de combien de soupirs et de déceptions douloureux il fut l’impuissant témoin. Il l’avait toujours porté. Au lieu de le porter c’est l’homme guéri qui maintenant le portera. Il ne sera plus asservi à cette couche malheureuse au sein de malades comme lui : désormais, on le verra portant son lit et disant ainsi à tous : « J’étais autrefois misérable, mais Christ m’a sauvé, je suis guéri ; je marche à présent, après avoir définitivement quitté ce lieu, vers une destination nouvelle ».

Le temps suit son cours, c’est vrai. Mais l’homme, guéri est emporté vers un tout autre lieu. Nous le trouvons dans le temple jouissant de la présence de Dieu. Il n’avait pas visité ce lieu auparavant. Il en était loin à cause de sa maladie. N’oublions pas que c’est le péché qui nous tient éloignés de Dieu. Jésus entre dans le Temple. L’âme heureuse de l’homme délivré se trouve entre Dieu qui a envoyé Son Fils dans ce, monde, et le Sauveur Lui-même. Ne pensez-vous pas qu’il s’agit là d’une heureuse position ? Et cher lecteur, puis-je te demander si cette position est la tienne ?

Toutefois le Sauveur tendre et débonnaire poursuit sa course. Volontairement, Jésus s’est soumis aux lois du temps. Il entreprend donc son dernier voyage à Jérusalem. Pour le Fils de Dieu, une heure solennelle entre toutes était déjà marquée aux rives du fleuve. Écoutez ce que dit Jésus dans un langage d’une sublime simplicité et s’adressant à Dieu il s’exprime ainsi : « L’heure est venue ». Et voici que les hommes mettent les mains sur Lui. « Judas donc, ayant pris la compagnie des soldats et des huissiers, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là, avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez vous ? Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi » (Évangile selon Saint Jean, chap. 18, vers. 3 à 5). À neuf heures du matin le Fils de Dieu posait son pied saint sur le Mont Golgotha. On étendit Jésus sur une croix ; on enfonça dans Ses mains et dans Ses pieds les clous qu’on avait préparés ; on L’éleva entre le ciel et la terre entre deux malfaiteurs. Mais, chère âme, qui êtes emportée par les flots impétueux du temps, accordez-moi, je vous prie, un instant votre plus grande attention. Jésus a fait cela pour vous, et vous, qu’avez-vous fait pour Lui ? Quelle a été jusqu’à ce jour votre attitude en présence de la croix du Calvaire ? Là, la plus grande douleur et le plus grand amour qui se soient jamais vus, se sont rencontrés. Votre vie a-t-elle été jusqu’à maintenant une vie de dévouement et d’affection pour Celui qui endura tant de peines ? Ou votre vie a-t-elle été caractérisée par l’insouciance et par la plus froide indifférence à l’égard du Divin Crucifié ? Jésus a pu dire à ceux qui L’entouraient : « Si vous ne croyez pas que c’est Moi, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8:24). Oui, cher lecteur tu mourras dans tes péchés si tu ne reçois pas le salut dont ton âme a tant besoin et que le Sauveur t’offre maintenant. Il adresse à chacun ces paroles : « Venez à Moi, vous tous qui êtes chargés, et Moi, je vous donnerai du repos » (Évangile selon Saint Matthieu, chap. 11, vers. 28). Ne vous sentez-vous pas fatigués de poursuivre dans ce monde un bonheur illusoire, un bonheur qui ne peut jamais être atteint ? Ne vous sentez-vous pas chargés par le fardeau intolérable de remords ? Pourquoi ne viendrez-vous pas maintenant à Jésus ? Qu’est-ce qui vous retient ? Jetez-vous résolument dans les bras du Sauveur. Savez-vous ce qu’Il vous dira ? Il vous dira : « Tes nombreux péchés sont pardonnés » (Luc 7:47). Comment refuseriez-vous une telle part ? Ah ! c’est une grande chose que d’avoir dans ce monde l’assurance de son salut, le pardon de ses péchés ! Mais je dois vous dire que si vous refusez le pardon, la paix, le salut que Jésus vous offre, si même seulement vous négligez et remettez à plus tard pour vous occuper de ces choses, les conséquences de votre rejet ou de votre indécision seront redoutables parce qu’éternelles.

Le moment vient en effet où le temps lui-même expirera. Quand le temps finit, l’éternité commence. Le temps ne durera pas toujours. L’éternité ne finira jamais. Dans l’éternité, les hommes qui ont rejeté Christ porteront les terribles conséquences du refus qu’ils firent lorsque Jésus les suppliait de se tourner vers Lui. En enfer, comme au ciel, le temps a terminé sa course et voilà la réponse à la question que je plaçais devant vous il y a un petit instant : Le fleuve du temps se perd dans la mer de l’éternité. Que Dieu bénisse la lecture de ces lignes pour votre âme. Regardez à Jésus : tournez-vous vers le Sauveur. Soyez maintenant délivrés de vos péchés. Plus tard, ce sera trop tard. « Cherchez l’Éternel tandis qu’on Le trouve : Invoquez-Le pendant qu’Il est proche. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne à l’Éternel, et Il aura compassion de lui, — et à notre Dieu, car il pardonne abondamment » (Ésaïe, chapitre 55, vers. 5 et 6).

 

Venez au Sauveur qui vous aime,

Venez, Il a brisé vos fers ;

Il veut vous recevoir Lui-même ;

Ses bras vous sont ouverts.

 

Venez pécheurs, Il vous appelle ;

Le bonheur est dans son amour.

Tournez vers Lui ce cœur rebelle ;

Il sauve sans retour.

 

LE TEMPS S’ENFUIT, l’heure s’écoule ;

Qui sait si nous vivrons demain ?

Jésus est ici dans la foule ;

Jésus vous tend la main.

 

« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » Évangile selon Matthieu, chapitre 11, verset 28 — « …la bonté de Dieu TE POUSSE À LA REPENTANCE » Épître aux Romains, chapitre 2, verset 4.

 

 

8 - Le Soir

Maurice Capelle

D17

 

L’homme sort à son ouvrage et à son travail, jusqu’au soir » Psaume 104, verset 23.

 

Ces paroles ont été prononcées il y a bien des siècles déjà, et elles sont tout aussi vraies maintenant que lorsqu’elles sortirent de la bouche du psalmiste. Le matin éveille les humains et il les conduit sur le chemin du devoir. L’un va à son bureau ; un autre se rend à l’usine ; un troisième porte ses pas aux champs. Ainsi chacun s’achemine vers le lieu de ses occupations. Parfois l’oiseau chante sur la branche, quand l’homme se dirige là où l’appelle son travail. Parfois la bise d’hiver souffle, et la route blanchie par la neige conserve soigneusement l’empreinte des pas. Chaque matin les humains vont de cette manière vers « le connu » et « l’inconnu », vers ce qui est « prévu » et ce qui ne l’est pas. L’homme s’en va conduit par l’aube bienfaisante. Il sort, dit l’Écriture, à son ouvrage et à son travail.

 

Maintenant demandons-nous, ami lecteur, ce que cet homme rapportera le soir quand l’ombre s’étendra sur la terre silencieuse ? L’homme l’ignore complètement. Il ne sait ce que la route mystérieuse qu’il suit, lui réserve : accidents, chagrins, peines, difficultés, déceptions. Il y a aussi ceux que l’on a laissés à la maison et à qui on a dit hâtivement : « Adieu ». Que de choses peuvent survenir aussi à ces êtres chers que l’on a laissés au foyer. On guettera le soir, le retour de l’absent pour annoncer une fâcheuse nouvelle. Oh ! combien souvent il y a des retours à la maison, pénibles et douloureux. Combien tout est incertain.

 

Pauvre pèlerin, toutes les choses mentionnées plus haut, t’épient sur la route d’un jour. Il y a aussi la fatigue qui t’attend et qui t’atteindra sûrement, nos forces étant si limitées. D’autre part, nous vivons dans des temps, à tous points de vue, difficiles. Ce n’est donc pas étonnant si le soir, quand on te rencontre sur le chemin, revenant au foyer, tu es pensif et parfois même inquiet. Ton fardeau ne s’est pas allégé. Loin de là ; il s’est au contraire accru par les incidents d’une nouvelle journée achevée. Cette histoire est-elle peu commune ? Hélas non ! c’est l’histoire de tous les humains quel que soit le rang qu’ils occupent dans l’échelle sociale.

 

Mais, je voudrais vous parler d’un autre soir, le grand et solennel soir de la vie. Alors le soleil de l’existence baisse rapidement à l’horizon. Encore un instant et il aura disparu. Ce soir, est-il pour vous, lecteur, un beau soir, plein d’heureuses et douces perspectives, ou est-il chargé des sombres nuages de l’inquiétude ? L’avenir, le futur est-il pour vous incertain ? Avez-vous une espérance ? Ou bien, lecteur, êtes-vous sans Dieu, sans Christ, sans espérance ? Ah ! si vous n’avez pas le pardon de vos péchés il n’est pas étonnant que dans votre ciel roulent les épais nuages de la terreur et de l’anxiété. Pourtant, il faut le dire, le cacher ne servirait à rien : le voile épais du mystérieux Au-delà va s’ouvrir. Le rideau va se lever comme dans un théâtre. Bientôt vous allez contempler, saisi de ravissement ou glacé d’effroi, les réalités du monde invisible. Lecteur, une fosse béante est sous vos pas. Est-ce pour vous un gouffre d’ombre ? Ou, la mort est-elle pour vous le chemin qui vous introduira dans les ineffables douceurs du paradis en attendant les incomparables splendeurs de la gloire ? De toute façon le temps où chacun se trouvera en présence de vérités, approche à pas rapides. Les illusions trompeuses, les mensonges, les mirages, les vaines apparences vont cesser.

 

Je vous transmets le message de l’Écriture sainte. AVANT LE SOIR, VOUS AVEZ DES CHOSES CAPITALES À FAIRE. Vous devez même vous acquitter tout de suite de certains devoirs pressants, car il arrive aussi fréquemment que le soleil se couche pendant qu’il fait encore jour. Que de colonnes brisées s’offrent à nos regards attristés quand nous franchissons la porte d’un cimetière ! Oui, que de vies fauchées à la fleur de l’âge ! Aussi le sage Salomon dans ses écrits divinement inspirés dit à chaque enfant des hommes : « Et souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse, AVANT que soient venus les jours mauvais… » (Eccl. 12:1). Voilà ce qui caractérise les premières ombres du soir : jours mauvais, infirmités, soucis de la fin d’une carrière, endurcissement, indifférence à l’égard des choses de Dieu. L’âme dit alors : « je n’y prends point de plaisir ». Dieu exhorte et conjure l’homme à se souvenir de Lui « avant » ces mauvais jours. Le diable dit : « Après ». L’ennemi veut vous amener dans le gouffre. Dieu veut vous faire éviter ce gouffre. Mais qui est encore Celui dont vous devez vous souvenir ? C’est Jésus, Celui qui fut cloué à la croix et qui est mort entre deux brigands. Est-Il votre Sauveur ? Êtes-vous délivré du fardeau de vos péchés ? Oh ! n’attendez pas les ombres du soir de la vie pour être déchargé de ce poids accablant. Allez sans tarder à Jésus. Il ne repousse personne, je puis même vous dire que Jésus vous attend.

 

La voix du Prédicateur se fait plus pressante, car il dit « … avant que s’obscurcisse le soleil, et la lumière… au jour où tremblent les gardiens de la maison, et où se courbent les hommes forts » (Eccl. 12:2-3). Langage d’une beauté saisissante. Quand les gardiens d’une maison tremblent, celle-ci est fortement menacée. Les bras autrefois vigoureux, s’affaiblissent de plus en plus. Lecteur, c’est la décrépitude qui caractérise le soir de la journée. Quelle description frappante des misères de la vieillesse : « … où se courbent les hommes forts ». Dans les jours de sa jeunesse l’homme marchait le front haut, ses yeux interrogeant un horizon lointain. Avec le soir le front se penche vers la terre. Il semble que les yeux se rivent sur la tombe. Pourquoi se courber ? Ah ! la main du temps a déposé sur vous un fardeau. L’homme se courbe sous le poids écrasant des années. Bientôt il s’affaissera complètement. En attendant il emprunte le bâton de la vieillesse pour l’aider à porter son fardeau. Mais au bord de la tombe, ce bâton ne rencontre plus la terre ferme. Le vieillard va tomber dans la fosse béante. Lecteur ! écoutez cette voix qui se fait toujours plus suppliante. N’attendez pas le moment où tout s’efface et disparaît pour vous occuper de votre âme. Pour vous, la nuit, la longue nuit s’approche. Il faut vous mettre en règle avec Dieu. Dans des pays froids j’ai vu des maisons qui s’étaient écroulées à cause de la neige. Ce n’était pas les premiers flocons qui avaient occasionné ce désastre. Mais la neige continuant à tomber, le fardeau si léger au début, est devenu d’un poids considérable. Il en est ainsi du poids des années. Aussi, c’est comme si Dieu disait à l’habitant de cette maison menacée : « Sors AVANT que la ruine complète soit là ». Que penseriez-vous d’un homme qui dirait : « Non, je ne crois pas que ces flocons si légers puissent causer ma perte ». Que diriez-vous d’un semblable langage ? Ne serait-il pas celui d’un insensé ? Lecteur, avant qu’il ne soit trop tard, il faut vous tourner vers Dieu. Confessant votre misère morale, il vous faut recevoir Jésus comme Sauveur.

Le sage Salomon ajoute encore : « car l’homme s’en va dans sa demeure des siècles, et ceux qui mènent deuil parcourent les rues ; — avant que le câble d’argent se détache, que le vase d’or se rompe, que le seau se brise à la source, et que la roue se casse à la citerne » (Eccl. 12:5-6). N’écouterez-vous pas la voix du Prédicateur ? Oh ! venez à Jésus. Venez avec vos péchés. Venez tel que vous êtes. Alors le soir n’aura plus de terreurs, ses ombres ne vous inspireront plus de frayeur. Savez-vous ce qu’est le câble d’argent ? N’est-ce pas la moelle épinière ? Mais, dites-moi, votre vie n’est-elle pas suspendue comme par un fil au-dessus de la tombe ? Ce fil fragile, s’il en fut, peut se détacher d’un instant à l’autre. Alors lecteur, que deviendra votre âme ? Dites-moi : Êtes-vous sauvé ? Votre cœur cessera aussi bientôt de battre. Les contractions de cet organe se feront de plus en plus faibles, puis s’arrêteront complètement. Le torrent sanguin ne sera plus chassé dans toutes les ramifications du système circulatoire. Le cœur d’Adam a cessé de battre. Votre cœur cessera aussi de faire entendre ce tic-tac auquel vous êtes tellement habitué que vous n’y prenez plus garde. Oh ! avant les ombres épaisses du soir, venez à Christ. La tête aussi, ce vase d’or, se rompra. Maintenant vous pensez, vous réfléchissez, votre tête travaille sans cesse. Bientôt comme un vase brisé la boîte crânienne laissera échapper son contenu. Mais votre âme, où sera-t-elle ? Serez-vous dans les tourments ou avec Jésus ? Lecteur, occupez-vous aujourd’hui de votre âme. Plus tard, sera sans doute TROP TARD !

 

 

 

9 - Un jour

Maurice Capelle

D19

 

« Et il arriva, un des jours… » Évangile selon Saint Luc, chap. 5, verset 17.

 

La vie de chaque homme pourrait être fort bien comparée à une chaîne dont chaque chaînon s’annellerait : « Un jour ». Le nombre des chaînons étant plus ou moins élevé, la vie est naturellement plus ou moins longue. Parlons un petit instant, si vous le voulez, du premier chaînon de votre chaîne, c’est-à-dire, lecteur, du premier jour de votre existence. Alors le chagrin a fait place à la joie et une fois de plus s’est vérifiée l’Écriture qui dit : « La femme… a de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais après qu’elle a donné le jour à l’enfant, il ne lui souvient plus de son angoisse, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde » (Jean 16:21). Ce premier jour de votre vie, ce jour de votre naissance a été déclaré et soigneusement consigné sur un registre par l’officier de l’État civil. C’est de cette date dont il est fait mention sur chaque pièce d’identité comme sur tous les actes légaux vous concernant. Par un jour marquant, a ainsi commencé l’histoire de votre séjour parmi les humains.

Nous avons tous été nourrissons, enfants sevrés, petits enfants. Chacun de nous pourrait dire ce que fut son enfance. Où donc s’est-elle écoulée ? Dans une ville ou dans un village, dans une maison bourgeoise ou dans un modeste logis ? Mais, UN JOUR, chacun de nous a pris le chemin de l’école. Ah ! combien souvent cette date mémorable a laissé dans l’esprit d’ineffaçables souvenirs. Tout semblait si nouveau pour nous et combien l’émotion étreignait notre jeune cœur quand nous avons assisté à la première classe.

Après un passage plus ou moins long sur les bancs de l’école, d’un collège ou d’un lycée, il a fallu faire véritablement ses débuts dans la vie. UN JOUR, nous sommes entrés en apprentissage chez un artisan où nous avons commencé le travail à l’usine ou dans un bureau ou dans un magasin. Il y a eu un premier jour devant l’étau ou devant l’établi. UN JOUR, pour la première fois le mineur a pris place dans la cage qui l’a descendu au fond de la mine. Ces circonstances nouvelles ont amené d’autres fréquentations, d’autres dangers. Il en est ainsi de tous les hommes.

Lecteur, il se peut qu’un jour vous avez perdu votre fiancée ou l’épouse de la jeunesse. Vous étiez épris de son amour et désolé, le cœur absolument navré, vous êtes rentré seul à la maison après avoir déposé au cimetière la dépouille mortelle. Avez-vous dû un jour vous séparer d’un enfant chéri ? Après l’avoir soigné avec tendresse et dépensé à son chevet des trésors de dévouement, vous avez dû clore ses yeux. Oh ! les jours tristes et sombres qu’il y a dans la vie : jours de larmes , d’angoisses , de déchirements et de deuil.

 

Je pense aussi à ce fait attristant : il y a eu pour chacun UN JOUR où le premier mensonge a été commis ; nous avons fréquenté pour la première fois un lieu de plaisir, - nous nous sommes associés à de mauvais compagnons. Il a été alors, hélas ! constaté encore une fois que : « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ». UN JOUR, le caissier indélicat a perdu son honneur ; le traître à son pays a subi la dégradation militaire ; des malheureux hommes ou de malheureuses femmes ont perdu leur dignité.

Et maintenant il est certain que pour beaucoup, UN JOUR, pour la première fois vous avez entendu annoncer l’Évangile. Au lieu de considérer avec un profond sérieux les choses qui vous étaient dites, vous avez refusé de recevoir dans votre cœur le message du Dieu d’amour. Ce fut aussi alors le JOUR du premier refus de la bonne nouvelle du salut.

Il y a pour tous les hommes UN JOUR qui dépasse en solennité tous les autres jours de la vie. C’est le JOUR où chacun est obligé de quitter cette scène pour se trouver derrière ses décors d’illusions, face à face avec de tragiques réalités. Je veux parler maintenant DU JOUR DE LA MORT. Quand ce moment arrive il faut alors quitter ses parents ses amis, ses occupations. On doit dire adieu à ceux que l’on a chéris. Quand l’appel se fait entendre nul ne peut résister. Lecteur, il vous faudra comparaître devant Dieu. L’Écriture sainte déclare en effet qu’après la mort vient le jugement. Dieu est juste et Il est saint. Il se doit à Lui-même de châtier le mal. Sachez donc qu’il faudra vous trouver devant un juge redoutable : Il sonde les cœurs. Rien ne lui est caché. De plus sa puissance est illimitée. Votre cause est mauvaise, très mauvaise. Que de fautes commises, que de pensées impures, que de paroles inconsidérées : il faudra au jour du jugement que vous rendiez compte de tout. Vous vous apercevez peut-être que les choses étant ainsi, vous êtes irrémédiablement perdu. N’attendez donc pas davantage pour vous en règle avec Dieu.

 

Oui lecteur, pensez à la mort. Combien il y en a qui, le visage couvert d’une sueur froide, la poitrine haletante, ont désiré le salut et ne l’ont pas trouvé. Trop tard, il était trop tard ! Ainsi vous pouvez aussi vous trouver sur le bord de l’éternité. Être sans Christ c’est faire une chute immense. Être sans Christ ce sont les tourments poignants, insupportables.

 

Il y a UN JOUR toutefois qui dure encore et c’est ma joie de vous en entretenir un instant, ô vous qui passez sur le chemin de la vie. Ce JOUR c’est le JOUR de la grâce, le JOUR du salut, le JOUR du pardon. Dieu maintenant sauve le pécheur repentant. Que faut-il donc faire pour être sauvé ? Oh ! être sauvé est désormais une chose facile. Il faut d’abord reconnaître que l’on est perdu. Le Sauveur n’est en effet que pour les pécheurs. Et pour les autres ? Pour les propres justes ? Pour ceux qui sont satisfaits d’eux-mêmes ? Pour eux il y a un juge à la justice inflexible, au jugement inexorable. Mais le médecin est pour les malades, le Sauveur est pour les perdus. Avez-vous reconnu devant Dieu votre état de péché ? Si oui, implorez la miséricorde divine. Christ a souffert sur la croix. Pourquoi aurait-il souffert si ce n’était à cause de nos péchés ? Quelle vérité propre à toucher le cœur : CHRIST A SOUFFERT (1 Pierre 2:21 ; 3:18). Il a tout supporté, tout enduré non parce qu’il était juste, saint, innocent mais parce que nous, nous étions injustes, souillés, coupables. Mais si Christ a souffert c’est afin que je ne souffre pas. Et je le répète : Dieu est juste. Comment, étant infiniment juste, la Majesté divine pourrait-elle réclamer le paiement d’une dette que Christ a payée ? Comment Dieu pourrait-Il imputer à l’homme le mal qui a été imputé au Sauveur ?

 

C’est ainsi que par la foi dans l’œuvre parfaite accomplie par le Fils de l’homme qui est aussi le Fils de Dieu, le pécheur repentant trouve un plein pardon, une grâce royale, une délivrance complète. Ce bonheur est-il le vôtre ? La patience de Dieu va bientôt arriver à son terme. Le soir du JOUR de la grâce approche ; il y a à présent dix-neuf longs siècles que la voix de l’Évangile se fait entendre. La lecture de ce traité vous fournit une occasion merveilleuse pour être sauvé. Que ferez-vous ? je suis ému en pensant que peut-être vous écouterez encore une fois après la lecture de ces lignes, celui qui vous a si souvent dupé et trompé. Le diable vous encouragera toujours à pécher mais jamais à vous repentir ! Pourquoi l’écouter ? Oh ! ne jetez pas cette petite feuille. Elle a essayé d’attirer votre attention sur des choses sérieuses. Surtout ne vous leurrez pas en disant : je m’occuperai de ces choses un peu plus tard. Malheureux homme qui objectez une trop grande activité, ou votre jeunesse, ou l’amour du monde et de ses plaisirs. Sachez que la mort peut vous atteindre. Or la mort est redoutable, terrifiante quand on n’a pas son passeport en règle pour l’Au-delà. Lavé dans le sang précieux qui a coulé sur la croix du Calvaire, vous serez prêt pour le ciel. La mort ! La mort est sur votre chemin ! Pensez-y ! Réfléchissez-y ! Où sont vos péchés ? Sont-ils sur vous ? Dieu vous adresse aujourd’hui un avertissement oh ! combien solennel. Je vous en supplie, lecteur inconverti, âme non régénérée, prenez-y garde !

 

Venez au Prince de la vie ;

Venez au Seigneur Jésus-Christ.

Lui-même aujourd’hui vous convie

Par sa Parole et son Esprit.

 

 

 

 

10 - Le Chemin

Maurice Capelle

D21

 

NOMBREUX sont les souvenirs qui sont évoqués par une route. En considérant son histoire, nous voyons défiler devant nos yeux un interminable cortège de personnes. Ce cortège est composé de toutes les créatures humaines qui, de leurs pieds, ont foulé ce chemin. D’abord, il faut le dire, quelqu’un s’est avancé le premier dans une direction déterminée. Quand cela a-t-il eu lieu ? Il y a déjà de longs siècles. Nos aïeux aussi ont marché sur la route. Que sont-ils devenus ? Où sont partis nos ancêtres ? Ils ont disparu de la scène de ce monde. Un jour on ne les a plus vus. On a remarqué leur absence. Mais le chemin, lui, est resté.

 

Oh ! de combien de choses, dans la suite des âges ce chemin a été l’impassible témoin ! Beaucoup de personnes se sont croisées sur la route. Il y a eu des riches, des gens fortunés ; il y a eu des gens vivant dans le luxe et dans l’opulence et qui ne refusaient jamais rien à leur cœur. Il y a eu aussi des pauvres. Ce fut peut-être le plus grand nombre. Il y eut des déshérités, des nécessiteux, des miséreux, des affamés. Je vois aussi encore des individus louches s’avancer sur ce long ruban que constitue la route. Je vois des brigands, des malfaiteurs, des gens toujours en quête d’un mauvais coup. En fermant les yeux, je vois… des armées victorieuses. Elles ont passé martelant le sol d’un pas cadencé, au son de quelques marches militaires ; j’entends le bruit du sabot des chevaux. Parfois aussi des armées vaincues, des armées en déroute ont emprunté cet itinéraire. Alors ce fut un lamentable spectacle d’hommes hâves, minés par la fièvre, fourbus, blessés, éclopés. Alors, en ces jours de tristesse, un homme tombait sur le bord de la route et ne se relevait pas.

 

Il y a eu aussi les convois funèbres qui ont passé par là. Pour les uns ce furent de grandioses funérailles. La foule était rangée des deux côtés de la route pour voir défiler le cortège, dans un recueillement profond. Il y a ceux dont le cercueil fut placé sur une prolonge d’artillerie… Mais je vois des mères qui ont marché… les yeux rougis derrière le corbillard des pauvres. Je vois des fronts inquiets, soucieux… des visages reflétant la détresse, des traits crispés, angoissés…

 

Ô chemin… si seulement tu pouvais nous livrer tes secrets ! Combien de choses tu aurais à nous dire. Tu as été le témoin oculaire de tant de drames. Ta poussière fut arrosée de sueur. Ton sol fut baigné de larmes. Les générations ont succédé aux générations et combien légère fut la trace laissée par, chacune d’elles. Pourtant, ô chemin, tu connais tant de faits, ne voudrais-tu pas nous dire aujourd’hui quelque chose ?

 

Le chemin nous a dit : « J’ai porté des milliers et des milliers d’hommes ; jamais je n’ai porté UN HOMME JUSTE ». Ceci vous surprend peut-être, mais en y réfléchissant, combien cela est vrai. Un homme juste, pratiquement juste, est un homme dans les voies de qui il n’y a point de mal. Ce que nous dit la route n’est qu’un faible écho d’une autre parole, d’un autre langage : celui des Saintes Écritures. Que disent-elles : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ! » (Rom. 3:10). Le témoignage de la route concorde en tout point avec celui de l’Écriture. De plus, notre conscience, nos pensées doivent convenir que c’est hélas ! bien vrai « IL N’Y A POINT DE JUSTE ».

 

Combien souvent nous entendons dire : « Cet homme est loin d’être irréprochable ; mais c’est un brave homme, il est bon. Il ne ferait pas de mal à qui ou à quoi que ce soit ». Voulez-vous que nous interrogions encore le chemin ? Qu’a-t-il, en l’occurrence à nous dire : « Jamais, parmi les foules qui ont suivi cette trace, je n’ai trouvé un homme qui fut bon ». Or, l’Écriture aussi déclare : « Il n’y en a aucun qui exerce la bonté… NUL N’EST BON, sinon un seul, Dieu ». Il faut donc accepter ces vérités et reconnaître que nous ne sommes pas justes et que nous ne sommes pas bons.

 

J’aimerais vous parler à présent, d’un autre chemin : celui de notre choix. C’est le chemin dans lequel nous sommes entrés de propos délibéré, volontairement, sous l’effet d’aucune contrainte. Le prophète inspiré déclare : « Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés CHACUN VERS SON PROPRE CHEMIN… » (És. 53:6). Le Seigneur Jésus Lui-même a appelé ce chemin : le chemin spacieux. Je vous dirai tout à l’heure où aboutit ce chemin large. Mais d’abord considérons-le en lui-même, un petit instant. Les enfants des hommes ne sont pas à l’étroit sur le chemin de leur propre volonté. Ils ont tout l’espace voulu pour marcher, courir, sauter, danser et cela tout à leur aise, sans que rien ne les gêne sinon leur mauvaise conscience.

 

Oh ! considérez ces créatures humaines aussi nombreuses que les fourmis, s’acheminant sur cette voie spacieuse. Il est bien vrai qu’il y en a aussi qui sont tristes parce qu’elles sentent peser lourdement sur leurs épaules le fardeau intolérable du remords. Oui, quel est ce poids accablant que certaines portent lié entre leurs deux épaules ? C’EST LE FARDEAU DU PÉCHÉ. Péché ? N’oublions pas qu’il « n’y a point de juste… et il n’y en a aucun qui exerce la bonté » (Rom. 3:12).

 

J’ai dit que les hommes ne sont pas à l’étroit sur le chemin large. S’il y en a quelques-uns qui sentent profondément leur misère morale, par contre le plus grand nombre se livre à de joyeux ébats. Les divertissements ne manquent certes pas ! Quand les plaisirs, les distractions, les joies sont périmés, voici que surgissent tout de suite de nouveaux amusements.

 

Il est une chose qui ne s’est encore jamais vue sur la route. C’est un voyageur arrêté et se reposant. Pourquoi les hommes ne peuvent-ils donc pas faire halte et se reposer. Parce que le Temps, avec une force irrésistible pousse tous les humains. On entend dire parfois pour se justifier de ses paroles ou de sa conduite : Nous tuons le temps. Quelle folie de s’exprimer de cette manière. Dites-moi, lecteur : Est-ce nous qui tuons le temps ou bien est-ce le temps qui nous tue ? Poser la question, c’est aussi y répondre. Le temps fuit et nous entraîne. Nous ne pouvons nous soustraire à ses effets. La route qui nous conduit vers l’éternité, s’abrège de seconde en seconde. Que pouvons-nous changer à cela ? Rien !

 

Le Temps est donc le grand meurtrier, puisque c’est lui qui nous tue. Combien de générations n’a-t-il pas supprimées les unes après les autres sur la route spacieuse ? Mais, grâce à Dieu, j’ai entendu parler avec une voix infiniment douce D’UN AUTRE CHEMIN. Aussi, je voudrais vous dire ce que je sais à ce sujet. Il s’agit du chemin étroit. Où mène-t-il, ce chemin-là ? Il mène à la vie. Qui ne voudrait avoir la vie ? Qui ne voudrait posséder la vie éternelle ? Écoutez ce que dit le Seigneur Jésus : « Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6).

 

Un jour, en effet, le Fils de Dieu est venu dans ce monde. Il était saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs. Jésus a, Lui aussi, foulé les sentiers de cette terre. Il fut un étranger sur la terre. Il était un Homme du ciel sur la terre. Il demeura inconnu du genre humain. Alors qu’Il était rejeté de tous, Il gravit un jour les pentes de la colline de Golgotha. Oh ! quel amour que son amour ! Arrivé au lieu appelé Crâne, Jésus fut crucifié. Une des conséquences de la mort de Christ, c’est que le voile du Temple se déchira en deux depuis le haut jusqu’en bas. Il y avait un temple à Jérusalem. Dans ce temple un voile séparait le lieu saint où se tenaient les sacrificateurs du lieu très saint où seul, le souverain sacrificateur entrait une fois l’an. Quel était la signification de ce voile ? Il faisait séparation entre Dieu et l’homme. Il faut que vous sachiez qu’il y a une distance immense entre le Dieu saint et votre âme coupable. Le péché a fait séparation entre Dieu et l’homme. L’homme ne pouvait pas s’approcher de Dieu. Le voile demeurait, subsistait, indiquant que le chemin des lieux saints n’était pas manifesté. Mais maintenant le voile est déchiré. C’est Dieu Lui-même qui a déchiré le voile pour nous dire que le croyant en Jésus a une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints, par le sang qui a été répandu, PAR LE CHEMIN NOUVEAU ET VIVANT… Le chemin des lieux saints est aujourd’hui manifesté (Héb. 10:19-22 ; 9:8, 12). Lecteur, ne voudriez-vous pas passer par ce chemin-là ? Oh ! faites-le. Vous ne vous en repentirez jamais. CE CHEMIN MÈNE À DIEU. Il mène vers le ciel. Il conduit vers la gloire. C’est un chemin qui monte. C’est un chemin qui va au-delà des plus purs sommets et des astres d’or. Vous êtes fatigué sur le chemin large et où vous conduit-il ? Hélas ! il faut que je vous le dise…

 

La route spacieuse mène à la perdition. Je ne puis mieux faire que de citer textuellement ce que disent les Saintes Écritures sur ce très important sujet, « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux LE CHEMIN QUI MÈNE À LA PERDITION, et nombreux sont ceux qui entrent par elle » (Matt. 7:13). Voyez-vous lecteur où conduit le chemin large ? Il ne conduit pas à Dieu. Il mène à l’éternel malheur, à l’éternelle angoisse, à l’éternelle nuit ! C’est un chemin non pas de bénédiction, mais de malédiction ; non pas de vie, mais de mort ; non pas de félicité, mais de tourments.

 

Il se peut que vous soyez encore sur le chemin large. C’est la route favorite de la plupart des hommes. Pourtant les avertissements abondent. Il y a des poteaux indicateurs, des bornes kilométriques. La signalisation est parfaite. Partout je vois écrit : DANGER. Ne brûlez pas les signaux. Tenez compte des feux rouges la nuit et des drapeaux rouges le jour. Votre route vous mène tout droit à l’étang de feu. Vous êtes sur un mauvais chemin. Oh ! prenez garde, CE CHEMIN, votre chemin, PEUT SE TERMINER d’un instant à l’autre.

 

Encore un mot sur la route bénie. C’est le chemin de la VIE. C’est le chemin de la paix. C’est un chemin excellent ; c’est le chemin de la sainteté. C’est le vrai chemin. C’est le droit chemin. Je pourrais vous citer encore d’autres titres en rapport avec ce chemin qui mène aux cieux.

 

Quelle route parcourez-vous ? Quel chemin foulez-vous ? Oh ! réfléchissez à ces choses ; il en vaut bien la peine puisque c’est votre âme immortelle qui est en jeu… Si vous êtes persuadé, convaincu que vous êtes encore sur la route spacieuse, quittez cette pente fatale. Venez à Jésus. Lecteur, quel chemin foulez-vous ?… Quelle route parcourez-vous ?

 

 

 

11 - La sixième Heure

Maurice Capelle

D22

 

C’est avec joie ou appréhension que les enfants des hommes voient arriver cette heure… MIDI, ou la sixième heure des fils de Jacob (Israélites). Le laboureur aux champs comme l’ouvrier d’usine prennent généralement, à ce moment-là, un instant de répit.

Alors, ils mangent le morceau de pain mouillé par la sueur de leur front. Des travailleurs se sont acheminés vers leurs foyers. Avec leurs femmes et leurs enfants ils se sont assis autour de la table. Il est doux de pouvoir causer ensemble des incidents qui se sont produits pendant la matinée. Les enfants ont toujours un mot à dire sur l’école… La ménagère fait part aux siens des choses qu’elle a vues et entendues. Cette scène est bien touchante, n’est-ce pas ? Et pour chacun de ceux qui connaissent les luttes et les combats de la vie, MIDI est un moment fort agréable. N’y a-t-il pas aussi, parfois, après le repas frugal, une sieste bienfaisante, un vrai moment de repos réparateur ? Le moissonneur délaisse un instant ses gerbes ; ces épis qui, entre ses mains, ressemblent à un fluide d’or. Lassé, il recherche l’ombre. L’oiseau chante dans l’air. C’EST MIDI.

J’ai dit, il y a un instant, c’est avec crainte que certains voient approcher la sixième heure… Qui sont-ils ceux qui redoutent MIDI ? Ah ! ce sont les pauvres. Ce sont ceux qui n’ont rien. Quand les ressources sont très réduites, quand la misère s’est installée au foyer, vous le savez aussi bien que moi, lecteur, ce n’est pas avec joie que l’on voit arriver MIDI. Nos cœurs sont émus en pensant à ceux qui ont faim. Il y a de pauvres enfants qui ont l’estomac vide. Ah ! que Celui qui est le Conservateur de tous les hommes intervienne en faveur des enfants de la terre. Il y a des nécessiteux. Il y a les miséreux, les déshérités, les affamés, ne l’oublions pas.

MIDI ! Ce vocable a toutefois une autre voix pour nos cœurs. Et c’est une voix infiniment grave et solennelle. L’ombre se déplace sur le cadran solaire. L’astre de feu est au méridien. Seuls ceux qui sont étrangers à la ville ignorent qu’un Homme est depuis la troisième heure, c’est-à-dire depuis neuf heures du matin, ÉLEVÉ EN CROIX. Qui est cet Homme ? Est-ce un brigand ? Est-ce un malfaiteur ? Est-ce un meurtrier ? Non. C’est Jésus ! Il a passé la nuit précédente dans la plus navrante détresse. Où était-Il ? À Gethsémané ! (Luc 22:44). C’était l’angoisse du combat, la sueur sanglante dans le silence émouvant des ténèbres de la montagne des Oliviers. Maintenant, c’est Golgotha ! (Luc 23:44)

Il est là pendu, le Divin supplicié, alors que le soleil monte lentement dans le ciel. Ses mains ? Elles sont percées par des clous. Ses pieds ? Le marteau manié par une main cruelle a enfoncé le fer préparé pour le Fils de Dieu. Sa tête ? Elle est ceinte. Mais ce sont des épines qui écorchent son front. Sa face ? Elle conserve encore le souvenir des crachats.

Il parle. Oh ! lecteur, écoute sa voix : « Je suis répandu comme de l’eau, et tous mes os se déjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles » (Ps. 22:14). Sache-le bien : IL EST SAINT. Un brigand crucifié avec Jésus, te le crie : « Celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23:41). Ce brigand mourait dans la honte. Mais il proclame l’innocence du Sauveur adorable.

Brebis errantes, pourriez-vous rester insensibles en présence d’une telle douleur ? Se pourrait-il que la mort de Jésus ne vous touche pas ? « N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? » (Lam. 1:12). Ah ! MIDI n’a apporté aucun repos au Fils de l’homme.

Bien au contraire… Mais qu’est-ce donc ? Le ciel, soudainement, se revêt de noirceur. Le pays, tout à coup, sans crépuscule préalable, SE COUVRE DE TÉNÈBRES. La création effrayée devant l’énormité du crime des hommes, devant le meurtre monstrueux dont ils viennent de se rendre coupables, la création prend aussitôt le voile de deuil que le soleil lui présente. Elle se cache. Elle s’ensevelit sous les plis de la nuit. En effet l’Écriture sainte déclare que : « Depuis LA SIXIÈME HEURE, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure » (Matt. 27:45).

Oh ! vous qui, d’un coup d’œil rapide, prenez connaissance de cet écrit, savez-vous pourquoi au-dessus de la croix il n’y avait qu’une obscurité profonde ? JÉSUS ÉTAIT FAIT PÉCHÉ. Comprenez-vous quelque chose du sens de ces mots ? Jésus était traité Lui, la Sainte Victime, comme s’Il était le péché odieux. Il était traité selon toutes les rigueurs et selon toutes les exigences de la justice divine. Les acteurs de ce drame affreux, je veux dire les hommes qui ont crucifié le Fils de Dieu, ne sont pas revenus de leur épouvantable forfait. Ils ne se sont pas repentis. Ils n’ont pas pleuré sur leurs péchés. Les ténèbres qui enveloppaient la croix n’ont pas parlé aux cœurs des enfants des hommes. Aussi, le crime demeure entier. Il ne comporte aucune circonstance atténuante. La responsabilité des Juifs et des nations est pleinement établie. Le verdict sera impitoyable au jour du grand règlement des comptes. Jésus d’ailleurs a dit : « Si vous ne croyez pas que c’est moi, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8:24). Il a dit aussi et c’est sur cette dernière sentence que je voudrais maintenant et d’une façon toute spéciale, attirer votre attention : « et VOUS MOURREZ DANS VOTRE PÉCHÉ ». Ceci, comme s’il n’y avait au fond pour DIEU qu’UN péché dont les humains se sont rendus coupables… celui d’avoir crucifié le Seigneur Jésus Christ.

Réfléchissez lecteur ! Rentrez en vous-même et méditez. Dieu vous adressera-t-Il bientôt cette question : « Qu’as-tu fait de mon Fils ? » Avez-vous méprisé Jésus ? Avez-vous outragé la grâce ? Êtes-vous demeuré insensible en présence de la croix du Golgotha ? Votre cœur serait-il d’airain ? L’airain se fond au feu. Et votre cœur ne sera-t-il pas aujourd’hui fondu par les flammes de l’amour divin ? Écoutez encore…

Dieu donne ses ordres. Dieu n’a jamais donné un ordre sans qu’il ne soit exécuté. Il n’y a que lorsque Dieu ORDONNE AUX HOMMES DE SE REPENTIR (Actes 17:30), que les pécheurs endurcis répondent : « Je n’ai que faire de la repentance ». Dieu lance un commandement pathétique, vibrant ! Après bien des siècles à l’ouïe de cette VOIX, mon âme semble défaillir. Nous sommes dans l’obscurité profonde, ne l’oubliez pas. Oh ! écoutez cette voix dont l’écho résonne dans mon cœur : « Épée, réveille-toi… FRAPPE LE BERGER… » (Zach. 13:7).

L’épée a frappé. Jésus a été frappé de Dieu. Ce n’était pas assez qu’Il fût frappé des hommes. Il a été « frappé de Dieu » (És. 53:4). Et Lui, l’Homme de ce MIDI unique a pu dire : « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (Ps. 22:15). J’étais un pécheur coupable, mais Jésus a pris ma place sous le courroux de Jéhovah. Il s’est substitué à moi sous les coups de la vengeance divine à l’égard du péché. Il a été châtié alors que c’est moi qui aurais dû l’être. Voilà pourquoi depuis ce MIDI de la croix, Jésus est précieux à mon âme. Puis-je vous demander s’Il est précieux à votre âme ? A-t-Il une place dans vos souvenirs ? Est-Il présent au sein de vos joies ?

Vous dites peut-être : « Je suis pauvre, isolé, ignoré ; il n’y a personne qui s’inquiète et se soucie de moi ». Pensez à Celui qui fut abandonné par Ses disciples et par ceux sur lesquels Il avait déversé les flots de sa bonté. Pensez à Celui qui fut livré pour quelques misérables pièces d’argent. Jésus fut renié par Pierre Mais par-dessus tout, Il fut abandonné par Dieu Lui-même. Quand MIDI sonna, il n’y eut pour le Sauveur aucune table dressée. Il n’eut pas d’encouragements ! Il n’eut pas de consolation ! Il put porter ses regards, les promener lentement de droite et de gauche, Il ne trouva pas de consolateurs ! Il eut accepté une parole ou un regard de sympathie si ces choses lui avaient été adressées. Mais non ! Il n’eut personne ! Il fut seul… quand MIDI sonna à la grande horloge du ciel. Quand le flambeau splendide parvint au méridien, Jésus fut seul buvant la coupe amère.

On a généralement pitié d’un mourant. La mort commande le respect. On s’incline devant la solennité de la mort. Quand Jésus dit : « J’ai soif » (Jean 19:29). Alors on lui présenta du vinaigre. Il fallait que s’accomplisse l’Écriture qui dit : « Ils ont mis du fiel dans ma nourriture, et dans ma soif ils m’ont abreuvé de vinaigre » (Ps. 69:21). De quel opprobre et de quelle amertume fut abreuvé le Fils de Dieu. Rien ne Lui fut épargné et Il ne recula devant rien ! Son amour pour nous pouvait aller jusque-là. Que son saint Nom soit à jamais béni, il a été jusque-là. Mais combien sa mort, lecteur, devrait affecter profondément nos cœurs ! Comment y penser sans avoir dans nos yeux des larmes de reconnaissance !

Pensons à l’amour du Sauveur, à cet amour qui fut pleinement exprimé lorsque sur l’infâme gibet, Il laissa pour nous sa précieuse vie. Que notre cœur soit brisé, humilié et contrit. N’étions-nous pas tous présents sur le sommet du Calvaire, en cette sombre journée de la croix ? Personnellement, sans doute, nous n’étions pas là. Mais ne perdons pas de vue, que nos ambassadeurs étaient là. Nous étions représentés. Et qui étaient nos ambassadeurs ? C’était LES SOLDATS ROMAINS. Eux, n’appartenaient pas à la race d’Israël. C’était des gentils. C’était des gens des nations. Nous aussi, je veux dire la plupart d’entre nous sommes des nations. Nous avons eu notre part dans ces terribles souffrances qui furent infligées au Fils de Dieu. La vérité, ami lecteur, c’est que nous nous sommes rendus coupables d’un grand crime. Cette modeste feuille n’a pas d’autre but que de vous en faire souvenir, si vous l’avez oublié.

Laissez la Parole de Dieu agir sur votre âme. Ne rejetez pas les pensées sérieuses que la lecture de cet écrit pourrait vous avoir inspirées. Avant que ne sonnent une fois encore, LES DOUZE COUPS DE MIDI, oh ! que vous puissiez dire : « JÉSUS EST MON SAUVEUR, car depuis la sixième heure et jusqu’à la neuvième heure, IL PORTA MES PÉCHÉS EN SON CORPS SUR LE BOIS » (1 Pier. 2:24).

 

De tous les siens Il est abandonné,

Frappé de coups, d’épines couronné :

De Satan, la foule complice,

DEMANDE À GRANDS CRIS SON SUPPLICE.

Il s’est chargé de toutes nos langueurs,

Et sur la croix a porté nos douleurs.

Que ce Jésus que NOUS AVONS PERCÉ,

Dans notre cœur par la foi soit placé ;

CAR SA MORT, QUI NOUS JUSTIFIE,

Par la foi DEVIENT NOTRE VIE.

Il s’est chargé de toutes nos langueurs,

Et sur la croix a porté nos douleurs.

 

 

 

12 - PLUS DE DÉLAI

Maurice Capelle

 

 

« Et l’ange… jura par Celui qui vit aux siècles des siècles, lequel a créé le ciel et les choses qui y sont, et la terre et les choses qui y sont,… qu’IL N’Y AURAIT PLUS DE DÉLAI » (Apocalypse 10 :5-6)

 

NOUS vivons dans un siècle d’activité fébrile. Voyez la foule des passants. Les uns vont à l’usine ou à l’atelier, d’autres se dirigent vers leur magasin ou leur bureau. Tout le monde s’agite de nos jours, d’une manière extraordinaire. Il faut dire aussi que les découvertes et les inventions, les moyens de communication que l’on a multipliés, tout concourt à la vitesse, car on n’a pas de temps à perdre. Les minutes sont précieuses. Le temps, c’est de l’argent. Le télégraphe et le téléphone marchent sans arrêt. On saute d’un train dans un autre. Il faut se hâter, accélérer le rythme du mouvement, avancer à une cadence absolument étourdissante.

En dépit de tout ce que nous venons de constater, il y a une chose qui me plonge toujours dans le plus profond étonnement, c’est le calme, la patience, la réflexion, la pondération que nos semblables manifestent en un grand nombre de circonstances. Voyez, par exemple, les chefs des différents gouvernements, quels qu’ils soient ; les ministres y regardent à deux fois avant de prendre une décision qui va engager l’avenir d’un pays. Ils attendent et se renseignent, ils pèsent ensemble le pour et le contre avant de s’arrêter à une solution quelconque. Songez donc qu’une mesure prise trop hâtivement pourrait avoir des conséquences funestes pour tout un peuple. Ils ont derrière eux non seulement des hommes, mais encore des femmes, des enfants, des vieillards. Aussi les chefs responsables délibèrent-ils jusqu’à une heure très avancée de la nuit. On préfère, bien souvent temporiser avant de trancher une question. Ne croyez-vous pas qu’il est sage d’agir de cette manière ?

Il y a parfois des procès qui ont un retentissement mondial. Y a-t-il alors de la précipitation ? En aucune façon. Ne convient-il pas qu’une affaire soit minutieusement instruite lorsque la tête d’un homme est en jeu ? Les juges et les jurés, les hommes de loi se livrent à un travail littéralement gigantesque. Les débats sont longs et on ne peut plus fatigants. Une sentence terrible est prononcée après que le jury a rendu un verdict affirmatif. La grâce du condamné sera-t-elle accordée ? La peine sera-t-elle commuée ? Y aura-t-il de la clémence en haut lieu pour le misérable coupable ? Enfin, après bien des jours d’attente et d’anxiété, les journaux impriment ceci en gros caractères : l’heure du châtiment a sonné, il n’y aura plus de délai… Que c’est triste ! Toutes les ressources ont été épuisées. La justice humaine va supprimer un homme. Elle va se débarrasser d’un être néfaste pour la société. Que ce soit d’une manière ou d’une autre que la peine capitale soit exécutée, la minute est tragique, l’instant, solennel.

Souvent aussi les hommes se trouvent dans la douloureuse obligation de se diriger vers la clinique d’un chirurgien. Une intervention du célèbre praticien s’impose. Mais ne croyez pas qu’il y ait eu de la précipitation. Le diagnostic de l’affection a été très soigneusement établi. Tous les signes ont été minutieusement examinés. La nécessité de l’opération a été très bien démontrée au malade, aux parents et aux proches. Il a fallu songer à mettre de l’ordre dans ses affaires, peut-être à faire son testament. Qui sait ? Il est toujours possible d’envisager une issue fatale. Mais il y a un jour et une heure fixés pour entrer à la clinique, et l’on peut alors dire : « C’est pour aujourd’hui, il n’y a PLUS DE DÉLAI ».

Il me semble entendre cette réflexion : « À quoi bon cette énumération ? Ne connaissons-nous pas toutes ces choses ? » Sans doute ; il n’y a rien de nouveau dans tout ce que j’avance. Mais ce que vous ignorez peut-être, c’est que Dieu aussi, dans Sa divine Parole, a fait entendre cette sentence si grave, si importante, si sérieuse. C’est Dieu Lui-même qui a dit aux enfants des hommes QU’IL N’Y AURAIT PLUS DE DÉLAI… Cette écriture s’adresse à chacun, et je désire vivement qu’elle trouve un écho dans votre cœur ; oh, vous qui avez été jusqu’à cette heure insouciant à l’égard des intérêts primordiaux de votre âme, écoutez aujourd’hui ce message qui vient du ciel.

La créature humaine est pécheresse. Et Dieu, dans Sa tendre miséricorde, lui donne du temps, disons UN DÉLAI, pour rentrer en elle-même, pour confesser sa misère, et se repentir. Notre Créateur ne veut pas la mort du pécheur, sa condamnation définitive, son jugement éternel dans le lieu des tourments. Dieu est patient, et Il le montre tous les jours, en n’intervenant pas en châtiment comme Il pourrait le faire envers des êtres rebelles et coupables.

Mais quelle rapidité dans l’écoulement des jours ! Comme l’homme avance vite sur la route du temps ! De sorte que LE DÉLAI imparti par Dieu aux hommes pour qu’ils se tournent vers Lui, va sans cesse en diminuant. Le temps que je prends pour tracer ces quelques lignes constitue une diminution notable du DÉLAI que Dieu, dans Sa bonté, donne à chacun pour qu’il passe de la mort à la vie.

L’homme descend vers la mort plus rapidement que la pierre qui s’est détachée du sommet de la montagne et qui rebondit de rocher en rocher jusqu’à ce qu’elle ait atteint le fond d’un ténébreux ravin. Cette pensée est effrayante, mais nos semblables font souvent de leur temps précieux un emploi si frivole, que le plus grand service que nous puissions leur rendre est de les amener à être attentifs à la brièveté de leurs jours.

Ami lecteur, vous êtes-vous repenti ? Quelle place importante la repentance n’a-t-elle pas dans les Saintes Écritures ! Jean le Baptiseur disait : « Produisez donc du fruit qui convienne À LA REPENTANCE » (Matthieu 3 :8). Et lorsque le Seigneur Jésus-Christ entra dans son ministère, Il dit : « REPENTEZ-VOUS, car le royaume des cieux s’est approché » (Matthieu 4 :17). L’évangile selon Marc nous rapporte aussi ces paroles : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu s’est approché : REPENTEZ-VOUS et croyez à l’Évangile » (1 :15). Au sujet des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs sacrifices, Jésus répondit à ceux qui Lui avaient raconté cette scène affreuse : « SI VOUS NE VOUS REPENTEZ, vous périrez tous de la même manière » (Luc 13 :3).

L’apôtre Pierre ne tenait pas d’ailleurs un autre langage. Quand la question lui fut posée : « Que ferons-nous frères ? » savez-vous ce qu’il répondit ? « Repentez-vous » (Actes 3 :37). Quand l’apôtre Paul fit ses adieux aux anciens d’Éphèse, il leur rappela comment il avait insisté dans ses prédications sur « la REPENTANCE envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Actes 20 :21). S’il s’agit de la promesse du Seigneur, concernant Sa venue, il n’y a pas de retardement, mais « Il est patient envers tous ne voulant qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pierre 3 :9).

Dieu est merveilleusement patient et le Seigneur Jésus aime les hommes d’un amour insondable. Il veut sauver les pauvres, les aveugles, les captifs, les opprimés. Il veut délivrer ceux qui ont l’amour des plaisirs ou de l’argent, les avares, les lâches, les orgueilleux. Les cas les plus navrants peuvent s’adresser à Christ. Il sait, ami lecteur, ce qui trouble si profondément votre vie, comme Il sait ce qui empoisonne la vie de tous les humains. Je vous entends dire : « Vous ne connaissez pas le désarroi intérieur de mon âme et combien je suis accablé de tristesse en songeant à mon hideux passé. J’ai à mon actif des paroles et des actes sacrilèges, et, maintenant, je me débats désespérément dans la nuit ». Lecteur, je ne disconviens pas de ces choses. Mais Jésus vous CONNAÎT et Il vous aime. Il veut briser vos fers. Tournez-vous vers Lui et vous trouverez une paisible retraite.

Quand la conviction du péché entre dans un cœur, les minutes paraissent longues comme des siècles. Alors on recule avec horreur devant les pages du livre de sa vie. Le péché devient quelque chose qui hallucine. Comment dompter son émotion et dissimuler son angoisse ? Ah, les souffrances de l’indigence ne sont pas comparables au drame qui se joue dans une âme lorsqu’elle a, enfin, compris sa misère. Le cœur de l’homme est un noir repaire, un gouffre aux profondeurs inconnues. Aussi, pour un grand nombre de nos semblables, la vieillesse n’est plus qu’un regret immense et un constant remords. Que faut-il faire ? C’est simple. Il faut vous tourner vers le Seigneur Jésus avant qu’il ne soit trop tard.

Je le dis avec douleur, l’heure va sonner où il sera dit : IL N’Y A PLUS DE DÉLAI. Que faire alors, dites-moi, quand LE DÉLAI aura expiré ? Il n’y aura rien à faire, car il est écrit : « Et l’ange jura par Celui qui vit aux siècles des siècles » (Apoc. 10:6). Le serment de Dieu intervient. Il faudra, devant le grand trône blanc, rendre compte de ses péchés. Or, « le salaire du péché, c’est la mort » (Rom. 6:23). Dans Sa Parole, Dieu parle d’un jour où le péché recevra ses gages. Pourquoi ? Parce que LE DÉLAI aura expiré. Lecteur, quand mourrez-vous ? Quand LE DÉLAI que Dieu vous accorde aura-t-il définitivement pris fin pour vous ? C’est sérieux et c’est solennel. Qu’allez-vous répondre ? Vous ne savez pas quand se lèvera pour vous la dernière aurore.

Dieu attend la confession de vos péchés pour vous donner un plein pardon et la vie éternelle. Mais, je vous le répète — c’est si grave — bientôt IL N’Y AURA PLUS DE DÉLAI. Dans le lieu des tourments, chaque perdu pourra dire : « J’ai méprisé la patiente grâce de Dieu. J’ai laissé, dans ma triste folie, passer LE DÉLAI si précieux que Dieu, dans Ses compassions envers moi, m’avait accordé ». Ami, vous pousserez alors ce cri terrifiant : PLUS DE DÉLAI, PLUS DE DÉLAI… Oui, le jour du pardon sera à tout jamais passé. Recevez donc maintenant, par la foi, la joyeuse nouvelle qui vous est annoncée.