La Passion du Christ

Philippe Maillefaud

 

C’est un sujet des plus solennels que nous abordons dans ces quelques lignes.

On a fait de la Passion du Christ le sujet d’un film présenté dans les salles de spectacles. Rien d’étonnant à cela. Déjà, lors de la crucifixion « les foules s’étaient assemblées à ce spectacle » (Luc 23 v. 48). Mais le croyant comprend l’importance de cette scène et de ce qui a été accompli à la croix de Christ, aussi considère-t-il ce sujet dans le plus grand respect et la crainte de Dieu.

Pourquoi les souffrances et la mort de Jésus suscitent-elles tant de débats ? D’autres hommes ont enduré les pires sévices de la part de leurs semblables, et même encore de nos jours des atrocités se commettent. Mais les souffrances et la mort de Christ interpellent tout homme. Si quelqu’un préfère fuir cette question, c’est parce qu’elle concerne nos péchés qu’il veuille ou non le reconnaître. Nous aimerions nous arrêter sur Jésus, celui qui a connu la passion de la mort (Hébreux 2 v. 9).

 

Comment peut-on connaître la réalité de ce qu’a été la passion du Christ ?

La Bible est notre seule référence pour connaître ce que Dieu veut que nous sachions sur la mort de Jésus. Dans les quatre évangiles des témoins oculaires et serviteurs de Dieu présentent les scènes des derniers moments de Jésus sur la terre : ses souffrances, les accusations dont Il a été l’objet, la haine et la méchanceté des hommes ligués contre Lui et sa crucifixion. Le livre des Psaumes et ceux des prophètes nous donnent, dans un langage quelquefois imagé, les souffrances de son âme avant et quand Il fût crucifié. Le livre des Actes des apôtres donne le témoignage que le Saint Esprit a rendu par le moyen de ces hommes de Dieu. Tous ces écrits bibliques sont inspirés de Dieu (2 Timothée 3 v. 16), les écrivains les ont donnés sous la conduite d’une personne divine, le Saint Esprit (1 Pierre 1 v. 10-12 ; 2 Pierre 2 v. 21) ; aussi font-ils autorité pour le chrétien. La tradition des hommes, n’ayant pas cette origine divine, ne peut qu’altérer, voire contredire l’enseignement biblique. Voilà pourquoi la Bible est notre seule référence pour connaître l’exactitude des choses concernant Jésus (Luc 1 v. 1-4). C’est pour cela que nous nous appliquons à la citer et engageons nos lecteurs à lire les textes mentionnés pour être convaincus eux-mêmes par elle.

 

Qui est Jésus ? Il n’était pas un homme ordinaire ; Il est venu du ciel, Il est Dieu manifesté en chair (1 Timothée 3 v. 16). Il est le Fils de Dieu ; une voix venue du ciel s’est faite entendre pour le proclamer (Matthieu 3 v. 17 ; Marc 1 v. 11 ; Luc 3 v. 22). Son rejet et Sa mort infligée par les hommes rendent l’humanité responsable d’un tel acte devant le Dieu suprême et non pas seulement devant leurs semblables. Tous sont concernés car en effet, contre le saint serviteur de Dieu se sont assemblés les gouverneurs dans la personne d’Hérode et de Ponce Pilate avec les nations et les peuples d’Israël (Actes 4 v. 26-27). On aurait peut-être tendance à accentuer la responsabilité des Juifs ; certes ils auraient dû reconnaître en Lui le Messie que Dieu leur avait promis ; ce sont eux qui ont crié : qu’il soit crucifié ! (Matthieu 27 v. 23, 24 ; voir aussi Marc 15 v. 13, 14 ; Luc 23 v. 21, 23 ; Jean 19 v. 6, 15). Mais c’est oublier la lourde responsabilité des nations : l’autorité romaine dominait alors en Judée et c’est un chef des nations dans la personne de Pilate qui a prononcé sa condamnation définitive (Luc 23 v.24 ; Matthieu 27 v.26) ; ce sont aussi des soldats romains qui l’ont crucifié. Quelle réponse l’humanité pourra-t-elle donner à Dieu quand Il lui demandera compte de ce qui a été fait à Jésus, le Fils de Dieu ?

 

Le mal rendu pour le bien. Jésus a toujours fait le bien : « Il a passé de lieu en lieu faisant le bien guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance » (Actes 10 v.38). Son innocence a été reconnue par Pilate avant sa condamnation. Mais celui-ci sous la pression de la foule le leur livra pour être crucifié (Matthieu 27 v. 24 ; Marc 15 v. 15 ; Jean 19 v. 15-16). Ainsi se trouve mis en évidence la parole du psaume : « pour mon amour ils ont été mes adversaires. … Ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (Ps. 109 v. 4-5).

Quelle lourde responsabilité morale pour l’homme ! Ceci manifeste la méchanceté irrémédiable de tous. L’homme, tombé dans le péché, a rendu le mal pour le bien et de plus il l’a fait à Celui-même qui était l’envoyé de Dieu. L’homme s’indigne devant le mal qui se commet mais refuse de reconnaître que son cœur n’est pas meilleur que celui de ceux qui ont ainsi traité Jésus. De plus nous avons tous notre propre responsabilité en présence de la croix de Jésus. Elle nous condamne tous, ceux qui étaient présents, mais aussi ceux qui, sachant ce qui s’est passé alors, restent indifférents en présence de la manifestation suprême de l’amour de Dieu. Qui ose lever la tête et dire : je ne suis pas concerné par ce crime. La croix de Christ établit, sans la moindre contestation, la culpabilité de tout homme devant Dieu et sa déchéance morale

 

Jésus a-t-Il été pris par surprise ? Non. Il connaissait parfaitement ce qui allait Lui arriver : la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon de tous, les souffrances terribles de la crucifixion et le jugement que Dieu allait faire tomber sur Lui à cause du péché. Il aurait pu prier le Père ; Il lui aurait fourni plus de douze légions d’anges pour le délivrer mais Il était venu pour accomplir les Écritures (Matthieu 26 v. 53-54), faire la volonté du Père qui l’avait envoyé et accomplir son œuvre (Jean 4 v. 34) et donner sa vie en rançon pour plusieurs (Matthieu ch. 20 v. 28). On est venu le prendre avec des épées et des bâtons mais en réalité Il s’est laissé prendre (Luc 22 v. 52-53 ; Jean 18 v. 4-11). Nous contemplons là son amour infini pour Dieu son Père et pour les misérables pécheurs que nous sommes : Il donne volontairement sa vie.

 

L’œuvre de la croix. La croix présente l’amour infini de Dieu pour tous les hommes. En effet, Christ a été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu (Actes 2 v. 23). Il était venu comme l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1 v. 29). Il fallait son sacrifice pour que le péché fut ôté de devant Dieu et que les péchés de tous ceux qui croient en Lui et en son œuvre, soient pardonnés.

Nous pouvons être sensibles aux souffrances physiques qu’Il a endurées de la part des hommes et les comprendre quelque peu. Mais, il y a quelque chose de plus important : sur la Croix Christ a réglé la question de nos péchés les expiant devant Dieu. « Il a été manifesté afin qu’Il ôtât nos péchés » (1 Jean 3 v. 5) « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2 v. 24). «Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pierre 3 v. 18). Ces souffrances là et toute l’horreur que la mort a eue pour Lui, nul ne peut les comprendre. Elles n’ont pas été infligées par les hommes. Mais Il les a connues de la part de Dieu Lui-même quand Il l’a traité comme le péché méritait de l’être ; Il a été fait malédiction pour nous (Galates 3 v. 13). Dieu lui-même met un voile sur cette scène. La Bible, Parole de Dieu, nous dit à trois reprises que, pendant ce moment, il y a eu des ténèbres sur tout le pays :

· Mais, depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu'à la neuvième heure (Matthieu chapitre 27 verset 45).

· Et quand la sixième heure fut venue, il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure (Marc chapitre 15 verset 33).

· Or il était environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure (Luc chapitre 23 verset 44).

À la fin de ces trois heures de ténèbres Jésus a prononcé le seul cri de souffrance entendu de sa bouche : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27 v. 46 ; Marc 15 v. 34).

La Bible donne la réponse à cette poignante question : « car il convenait pour lui (pour Dieu), à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances » (Hébreux 2 v. 10)

 

La mort de Jésus n’a pas été comme la mort de tout homme. Après les trois heures de ténèbres « Jésus, criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira » (Luc 23 v. 45). Il savait qu’il avait parfaitement accompli l’œuvre que le Père lui avait donné à faire, Il dit « c’est accompli. Et ayant baissé la tête, il remit (ou il livra) son esprit » (Jean 19 v. 30). De sa propre volonté il est entré dans la mort. Il n’est pas mort comme les autres crucifiés après une longue agonie, ni parce qu’on y aurait mis fin comme cela fut le cas pour les deux autres qui étaient crucifiés avec lui (Jean 19 v. 31-34). Pilate, lui-même fut étonné que sa mort fût si rapide (Marc 15 v. 44-45). Ainsi s’est accompli ce qu’il avait dit durant sa vie : « Moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père » (Jean 10 v. 17-18). Il aurait pu descendre alors de la croix et manifester toute sa puissance devant ceux qui l’avaient rejeté et crucifié. Mais sa victoire n’aurait pas été complète. Il entre dans la mort, son sang coule pour la rémission des péchés de ceux qui croient (Matthieu 26 v. 28 ; Actes 10 v. 43 ; Apocalypse 1 v. 5) et, le troisième jour après sa mort, il ressuscitera.

 

Christ est ressuscité. Il est mort, Il a été enseveli. Son corps a été déposé par deux disciples dans un sépulcre neuf. Mais il n’y est pas resté. Le troisième jour des femmes pieuses et certains disciples sont venus au sépulcre : ils l’ont trouvé vide. Puis ils ont la grande joie de voir vivant Celui qui était mort. Vérité de toute importance : Christ est ressuscité. Dieu veillait à ce que s’accomplissent les Écritures de l’Ancien Testament : Sa chair n’a pas vu la corruption, Il n’a pas été laissé dans le hadès (Actes 2 v. 27, 31). On a fait courir le bruit que ses disciples avaient dérobé son corps (Matthieu 28 v. 11-15). Mais de nombreux témoins ont pu attester qu’Il est réellement ressuscité (Actes 3 v. 15 ; 1 Corinthiens 15 v.4-8). Ainsi sa victoire est totale. Il a triomphé de la mort ; elle n’a été pour lui qu’un passage avant d’être, à la vue de ses disciples, élevé de la terre pour entrer dans le ciel où il est maintenant assis à la droite de Dieu (Marc 16 v. 19 ; Luc 24 v. 51 ; Actes 1 v. 9).

 

Quels sont les bénéficiaires de la mort de Jésus à la croix ? Qui sont ceux dont les péchés ont été portés et sont sauvés ? Ce sont ceux qui croient « Car … il a plu à Dieu … de sauver ceux qui croient » (1 Corinthiens 1 v. 21). Que personne ne se trompe ! Ce n’est pas notre sensibilité qui nous sauve mais uniquement la foi qui reçoit comme vrai ce que Dieu dit quant à la personne de Jésus et l’efficacité de son œuvre. « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a la vie » (1 Jean 5 v. 11-12). « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit (ou ne croit pas) au Fils ne verra pas la vie mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 v. 36). Quelle réponse donnons-nous à l’offre de salut que Dieu nous fait ? C’est d’après cette réponse qu’Il nous jugera. « Celui qui croit en Lui (le Fils de Dieu) n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3 v. 18). Dieu déclare juste celui qui est de la foi de Jésus (Romains 3 v. 26), celui qui croit en Dieu qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification (Romains 4 v. 25).

 

Faut-il ajouter quelque chose à cette foi simple en la personne et l’œuvre de Jésus ? Non ! Que répond l’apôtre à celui qui lui demandait : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » — Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé (Actes 16 v. 30-31). Jésus est le seul chemin pour nous approcher de Dieu, le seul médiateur entre Dieu et les hommes. C’est Lui qui s’est donné en rançon pour tous (1 Timothée 2 v. 5). Un homme ou une femme peuvent-ils intervenir en notre faveur pour cette question capitale de notre salut éternel ? Quelles que soient les pensées des hommes, notamment celles qui, au cours des temps, ont peu à peu présenté l’existence d’une co-rédemptrice, la Bible dit non. « Il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvé » (Actes 4 v. 12).

 

Chers lecteurs ne soyez pas de ceux qui se laissent simplement émouvoir par les souffrances et la mort de Jésus et en restent là. Mais que, reconnaissant votre culpabilité devant Dieu et confessant vos péchés, vous receviez par la foi le salut qu’Il vous offre. La Parole de la croix peut vous paraître une folie, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu (1 Corinthiens 1 v. 18)